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Osons la vie – Nathalie accepte de demander de l’aide

{{ config.mag.article.published }} 8 mars 2025

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Osons la vie – Nathalie accepte de demander de l’aide

En 2021, Nathalie fait face à un cancer du sein. Un petit cancer juge-t-elle, une péripétie qu’elle entend mettre derrière elle le plus vite possible. Elle est habituée à tout gérer, alors elle gère en “mode guerrière“, et reprend au bout de quelques mois son activité de kiné. L’annonce d’une récidive en 2022 la cueille. Puis ce sont les traitements, plus durs que la première fois, qui entament sa niaque. La guerrière doit se résoudre à faire ce qu’elle ne fait jamais : demander de l’aide…

INFO+ : Ce podcast est produit par Louie Creative, l’agence de Louie Media. Sandrine Mouchet et Emilie Groyer de RoseUp ont écrit cet épisode, Eva Tapiero l’a préparé. Bénédicte Schmidt en a fait la réalisation et le mix sur une musique de Marine Quéméré. La production est supervisée par Eloïse Normand avec l’aide de Anouk Solliez.

Vous pouvez écouter Osons la Vie sur notre site et sur toutes les plateformes comme ApplePodcast, Spotify et Deezer

Je suis Nathalie, j’ai 53 ans. Je suis masseur kinésithérapeute libérale à Tours.

Quand j’ai été dépistée du premier cancer du sein en avril 2021, c’était suite à ma mammographie de dépistage pour mes 50 ans. Pour moi, c’était un petit cancer non invasif. Il n’y avait pas de souci. On allait me l’enlever et hop, c’était terminé. J’ai activé mon mode guerrière, j’ai passé tous mes examens, je me suis fait opérer. Et je me suis dit : « Je m’arrête six semaines et je reprends mon activité en mi-temps thérapeutique de façon à faire ma radiothérapie. »

La guerrière est épuisée

Pendant ces six semaines, je fais des complications post-opératoires, à savoir une infection de ma cicatrice qui va déclencher une lymphocèle. C’est un petit œdème qui va se localiser dans le creux de l’aisselle et qui va déclencher comme une grosse orange sous la peau et aussi des cordes lymphatiques. C’est la rigidification de mon système lymphatique et ça va limiter l’amplitude de mon épaule.

Donc, je reprends au bout de six semaines pour attaquer la radiothérapie. Au bout de ces deux mois à peu près de radiothérapie, je m’effondre. Parce que la guerrière, elle est épuisée. Et elle se dit : « Là, ce n’est plus possible. » L’oncologue m’arrête un mois. Arrêt complet parce que j’étais complètement épuisée physiquement et moralement d’avoir tenu toute seule tout le processus.

En septembre 2021, je reprends le cours de ma vie en me disant : « Ça y est, c’est passé, je passe à autre chose et je continue. »

La douche froide

En septembre 2022, je fais un contrôle avec une mammographie et là, on découvre que je fais une récidive sur le même sein avec le même type de cancer. Alors, étant kinésithérapeute libérale et soignant des patientes en cancer du sein, je savais déjà que s’il y avait une récidive un jour, c’était la mastectomie et que je n’aurais pas le choix. Donc, je suis repartie, j’ai ressorti mon armure de guerrière en me disant : « On y retourne, on m’enlève le sein et c’est terminé. » Ça ne se passe pas comme ça.

Je subis une mastectomie en novembre 2022. Et le sein part à l’analyse. Il revient avec un cancer un petit peu différent, à savoir avec des cellules HER2+, qui sont des cellules potentiellement invasives. Et donc là, c’est la douche froide, vraiment. Avec des cellules HER2+, ça voulait dire un protocole de chimiothérapie. Et donc un arrêt beaucoup plus long que ce que je pensais prendre au départ en fait.

L’oncologue avait décidé d’un protocole de 12 séances de taxol, à raison d’une séance par semaine pendant trois mois et 18 séances d’immunothérapie à raison d’une séance toutes les trois semaines. Il était absolument impossible de travailler et d’avoir une activité professionnelle en même temps. Avec l’apparition de neuropathies périphériques, donc l’engourdissement et la perte de sensibilité dans les doigts. Et une fatigue, une fatigue extrême, qui a été très dure à gérer.

L’angoisse de ne plus pouvoir tout gérer

Je me suis retrouvée à ne plus pouvoir faire ce que j’étais capable de faire auparavant. À savoir de la course à pied, par exemple, ne serait-ce qu’aussi aller faire mes courses, porter mes courses, préparer le dîner. Et avec la neuropathie dans les doigts, je n’avais plus de force non plus dans les mains. Et mes mains, c’est aussi mon activité professionnelle.

Cela a été très, très, très angoissant. Surtout quand on est une femme active et dynamique qui a l’habitude de tout gérer pour tout le monde. Ce n’est pas facile de demander de l’aide, d’accepter ses faiblesses et d’être vulnérable. Parce qu’auparavant, je ne l’avais jamais été. J’ai toujours eu cette image de femme forte. Et là, pour le coup, la femme forte a pris du plomb dans l’aile. Moralement, c’est difficile. C’est difficile de passer à l’acte de demander de l’aide. Pour moi, ça m’a demandé beaucoup de… Je ne sais pas si le terme est le meilleur : d’humilité.

Sauvez Nathalie

Le déclic, c’est la diminution physique. Parce que là, je suis au bout de ma vie, et il y a plein de choses que je ne peux plus faire seule. Donc, help, aidez-moi.

Je commence la chimiothérapie en janvier 2023 et à la moitié de mon traitement, je décide de créer un groupe WhatsApp avec toutes mes amies que j’intitule à la base Sauvez Nathalie, avec trois petits dauphins, comme Sauvez Willy. Et je leur envoie un petit message en disant : « Ça y est, là, vous m’avez toutes demandé ce que vous pouviez faire pour moi, et c’est maintenant. Aujourd’hui, j’ai besoin d’aide et besoin de vous. Je sais que vous avez toutes vos occupations et votre vie, mais quand vous serez disponible, votre présence me fera le plus grand bien. Parce que là, je suis en arrêt complet, et pour le coup, je me retrouve seule à la maison aussi. Mon mari va travailler, mes enfants sont à l’école, donc je suis toute seule toute la journée. » Et tout le monde répond : « Super, on est super contentes que tu fasses cette démarche-là parce que maintenant, on sait comment on va pouvoir t’aider. » Alors qu’avant, je pense qu’elles étaient démunies par rapport à la maladie aussi. Elles ne savaient pas ce qu’elles devaient faire, ce qu’elles pouvaient faire. Et donc là, en verbalisant ce dont j’avais besoin, je leur donnais les clés pour m’aider.

Un soutien qui n’a pas de prix

Je leur fais une petite liste avec un petit 1, un petit 2, un petit 3. Il y a une chose que je ne peux plus faire par exemple, c’est poser mon vernis protecteur pour mes ongles, qui est indispensable pour ne pas les perdre pendant la chimiothérapie. Je leur demande de venir m’aider à sortir, parce que je ne peux plus marcher toute seule et que j’ai besoin d’un appui pour aller me promener. Je leur demande aussi : « Si vous ne savez pas quoi faire, vous pouvez me préparer des petits plats » parce que là, avec la perte du goût qui accompagne le taxol, je n’ai plus goût à préparer à dîner non plus.  Donc, elles me préparent des petits plats et elles me les amènent, un peu comme dans Desperate Housewives dans la série américaine. Et j’ai beaucoup d’amis qui passent me voir pour boire un café, boire un thé, m’apporter des petits gâteaux et passer un peu de temps avec moi.

Je ne pensais pas que j’aurais autant de soutien et autant d’aide. Et je suis très touchée parce que je ne pensais pas compter à ce point-là pour elles. Et ça, ça a été une vraie révélation pour moi. Là, j’ai vraiment compris la notion d’amies présentes dans les coups durs. Et j’aimerais en profiter pour les remercier, pour leur dire que ce parcours où elles me trouvent admirables, finalement, c’est grâce à elles. Parce qu’elles m’ont accompagnée, elles m’ont portée. Et ça, ça n’a pas de prix, en fait.

Le rituel de la marche

Mon protocole de soins s’est arrêté en janvier 2024. Je suis actuellement en rémission, parce qu’on ne parle pas de guérison, étant en surveillance tous les ans. Je vais bien, de temps en temps avec des coups de fatigue, ce qui est le plus difficile à gérer, mais je me sens plus légitime pour demander de l’aide puisque je vais bien.

Marcher, c’est devenu un rituel que l’on a fait perdurer. Mes deux amies, Virginie et Nathalie, qui m’accompagnent pour aller marcher tous les lundis et mercredis après-midi, qui se sont relayées pendant les un an de traitement, elles continuent à aller marcher avec moi le lundi et le mercredi. Sauf que maintenant, c’est moi qui les accompagne et qui les motive pour y aller. Et elles en ont tiré un bénéfice important puisque ça les a remises à l’activité physique régulière. C’est le moment où on va blablater sans nos maris.

Accepter sa vulnérabilité

Aujourd’hui, je suis toujours une femme forte. Et je pense peut-être encore plus forte qu’avant. En tout cas déterminée, toujours positive. C’est ce qui m’a le plus aidée à supporter les traitements. Et j’accepte maintenant beaucoup plus ma vulnérabilité. Ce dont je n’avais pas du conscience avant. Pour moi, avant, vulnérable, c’était être faible. Alors que maintenant, ça ne l’est plus.

J’ai développé depuis beaucoup plus d’empathie et de bienveillance par rapport aux autres. Et mon accompagnement de mes patients a beaucoup changé. Je dirais que je suis meilleure soignante aujourd’hui, depuis que j’ai eu un cancer du sein, et dans le traitement de mes patientes en cancer du sein, mais aussi dans le traitement de mes patientes qui ont des pathologies chroniques.

Avant que je ne sois malade, je n’avais pas du tout conscience de ce qu’était la maladie. et de ce que les patients vivaient dans leur corps et aussi dans leur tête. Et aussi dans leur gestion de leurs émotions pour gérer leur maladie. Et pour le coup, depuis que j’ai traversé la maladie, j’ai l’impression, je pense les comprendre mieux.


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Sandrine Mouchet

Journaliste, rédactrice en chef de Rose magazine et directrice de Rose Magazine Éditions

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