J’ai vu ce film à sa sortie, en 2008, avec mon fils, qui avait 14 ans à l’époque. Nous sommes ressortis de la séance bouleversés par cette saga familiale, pleine d’amour. Quand mon cancer s’est déclaré, 6 ans plus tard, j’y ai repensé. C’est une parabole de ces moments où tout bascule dans une autre vie, qu’on n’avait pas prévue ou imaginée, mais qui devient la nôtre. Cet instant T s’est produit pour moi en juin 2014, juste après ma mastectomie. Le fait que l’on m’enlève un sein m’a rendu le cancer très concret. D’un coup, la transformation n’était plus théorique, elle était réelle. Et irrémédiable.
« Depuis 2014, je vis chaque jour comme si c’était le dernier du reste de ma vie, et j’espère qu’elle sera longue ! »
J’ai eu une reconstruction en 2017, mais impossible de reprendre ma vie d’avant. Je suis la même, sans être la même. Aujourd’hui, je ne m’enquiquine plus avec ce qui me pèse ou ce qui ne m’intéresse pas. Et je suis fière de dire mon âge. Je suis là, vivante, cela aurait pu ne pas être le cas. Peut-être que ça tient du hasard, de la chance. En tout cas, j’essaie de vivre chaque jour comme si c’était le premier du reste de ma vie… et j’espère qu’elle sera longue !
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Propos recueillis par Sandrine Mouchet
Photos d’Éric Garault
Remerciements au studio SwissMiss Paris
Retrouvez cet article dans Rose Magazine (Numéro 22, p. 58)