Quand on m’a diagnostiqué un cancer, en 2020, il a tout de suite été évident pour moi et mon mari qu’il fallait le dire aux enfants. Nous en avons 5. Mais hors de question que mes petits me voient perdue ! Alors j’ai eu l’idée de m’inspirer de ce que fait le personnage de Roberto Benigni dans La vie est belle. Je n’avais jamais vu un truc aussi audacieux, fort, pour protéger un enfant d’une horreur en marche. Lui joue un père déporté avec son petit garçon dans un camp de concentration. Pour préserver son fils de l’effroyable réalité qui les entoure, il transforme tout en fable et en jeu.
« Dans ce film, le héros transforme une effroyable réalité en fable et en jeu. Cela a parlé à mon cœur de mère »
C’est ce que j’ai fait avec mes enfants. J’ai transposé mon combat à l’époque des dinosaures, ça leur parlait beaucoup. J’ai aussi provoqué des moments ludiques. Pour qu’ils ne soient pas choqués par mon crâne nu, j’ai décidé de leur présenter la chose comme un gros œuf Kinder à déballer pour découvrir une surprise ! Ç’a été un moment très rigolo. Le recours à la fiction, à la poésie et à la musique m’a permis de les emmener sur un chemin de sérénité. J’en ai tiré un livre, il s’intitule Ma révolution1.
À LIRE : Retrouvez tous les épisodes de notre série « Vive le cinéma ! ».
Propos recueillis par Sandrine Mouchet
Photos d’Éric Garault
1. Candice Politis, Ma révolution, éditions Librinova, 19,90 euros.
Remerciements au studio SwissMiss Paris
Retrouvez cet article dans Rose Magazine (Numéro 22, p. 58)