Je l’ai découvert il y a longtemps, à la télévision. Je me souvenais de la beauté du noir et blanc, de cette histoire d’une jeune femme, belle, solaire, qui déambule dans Paris durant quelques heures, dans l’attente de savoir ce que son médecin va lui dire. Ce film raconte très bien cette parenthèse déstabilisante, bouleversante. J’ai voulu le revoir lorsque, moi aussi, je me suis retrouvée dans un entre-deux. On m’avait annoncé mon cancer, j’attendais de savoir s’il était grave ou pas, et quel protocole j’allais avoir.
« Ce film porté par la sublime musique de Michel Legrand m’a réconfortée »
Pendant 2 semaines, j’ai été comme en suspension, ne parvenant pas à dire ma peur de la maladie, et de la mort. Cléo non plus ne parle pas de ce qu’elle ressent. C’est dans sa façon de marcher, d’être, et surtout dans son regard, qu’Agnès Varda capte son angoisse. Son incertitude était la même que la mienne. Comme elle, j’ai beaucoup marché, mais contrairement au Paris du film, le mien était fait de rues désertes, tristes. Nous étions encore à demi confinés… Ce film, porté par la poésie de Varda et la sublime musique de Michel Legrand, m’a réconfortée. Je le recommande souvent à mes amies, il se termine bien.
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Propos recueillis par Sandrine Mouchet
Photos d’Éric Garault
Remerciements au studio SwissMiss Paris
Retrouvez cet article dans Rose Magazine (Numéro 22, p. 58)