Des vêtements anti-UV « modes et confortables ». C’est l’idée de deux membres de notre communauté, Sophie Boulhaut et Anne Schulz qui ont créé la marque Miel Melba. RoseUp suit cette aventure depuis le début et l’année dernière, les deux aindinoises ont fait partie des finalistes du prix Rose Entrepreneuse 2018.
A l’origine de cette belle idée, un épisode douloureux : il y a six ans, Sophie a eu un cancer de la peau. Un vrai choc et la prise de conscience de la dangerosité des rayons UV. Pour lui remonter le moral après sa deuxième exérèse du mélanome, Anne décide de lui faire une surprise et de l’emmener à Zanzibar. Pour Sophie, c’est un deuxième choc : difficile de trouver des vêtements pour se protéger du soleil jolis et confortables. Les vêtements qu’elle trouve sont peu flatteurs, souvent dessinés pour des sportifs ou des surfeurs. Bref, impossible de trouver un maillot de bain ou un t-shirt féminin et protecteur. L’idée commence à germer dans leur esprit : pourquoi ne pas proposer une alternative qui donne envie de se protéger avec des vêtements anti-UV beaux et qualitatifs ?
En 2014, Sophie se consacre à son idée. Le projet s’accélère : rencontre avec une styliste, étude de la faisabilité du projet… En 2015, Anne et Sophie créent leur société pour commander des échantillons de tissus. Un an après, elles obtiennent un prêt bancaire d’honneur auprès d’Ain Initiative, une association de soutien au développement de l’économie locale. La machine est lancée : commande de tissus, fabrique de prototypes, shooting photos. Après deux ans, la boutique en ligne et la marque sont lancées en avril en 2017.
Des vêtements pour la plage ou le sport
Maillot de bain, débardeur, veste : tous les vêtements proposés par Miel Melba sont certifiés UPF 50+, testés par l’Institut Français du Textile et de l’Habillement selon le standard australien, le plus exigeant du monde. Les pièces sont esthétiques, épurées et s’enfilent comme une seconde peau. « Notre objectif était de rendre les rendre les vêtements anti-uv plus mode et « sexy », moins utilitaires et sportifs que l’offre très réduite actuellement proposée », explique Sophie Boulhaut. Thermo-régulantes, les quatre collections sont aussi bien adaptées pour le sport que pour la plage.
Les vêtements peuvent être portés par des personnes ayant eu un cancer, pas seulement de la peau. « On oublie souvent qu’on doit se protéger des UV, et ce à vie, notre peau ayant été fragilisée par les traitements de chimiothérapie et/ou radiothérapie », rappelle Sophie. Mais pas seulement : « nos vêtements s’adressent à tous, il vaut mieux que prévenir que guérir ! ».
Miel Melba propose 27 modèles pour les femmes mais aussi les hommes et les enfants. Le prix de vente public moyen est de 114 euros. Pour les collections enfants, le prix varie de 45 à 105 euros. De 65 à 280 euros pour les adultes. Ils sont disponibles sur le site Miel Melba et dans quelques boutiques. « Nous espérons être distribué dans plus de boutiques physiques en France, et à l’étranger », ajoute Sophie.
Une démarche éthique et écologique
Leur démarche va plus loin que la protection des rayons UV. Les pièces sont labélisées OKEO-TEX, c’est-à-dire sans substances nocives ni dans les colorants, ni dans le tissu. Chaque vêtement est travaillé dans le détail, des boutons jusqu’aux broderies. Le tout fabriqué en Europe. Les tissus sont trouvés en Italie et les pièces sont assemblées au Portugal, par un façonnier spécialiste des matières techniques et précieuses. Sophie et Anne dessinent elles-mêmes ces modèles haut-de-gamme avec l’aide d’une styliste free-lance.
@MielMelba est un label 🇫🇷 qui propose un vestiaire balnéaire élégant et protecteur à mettre ou à enlever selon le degré d'ensoleillement pic.twitter.com/YTxZtxnT3x
— Miel Melba (@MielMelba) April 12, 2017
Les vêtements anti-UV représentent une alternative aux crèmes solaires jugées de moins en moins efficaces. En effet, elles contiennent des des substances parfois controversées, nocives pour nos océans. L’objectif de Miel Melba : devenir la référence dans ce secteur. « Nous avons aussi un très beau projet de développement de nos propres tissus, en France », confie Sophie.
Mathilde Durand