Après les personnes à haut risque de développer des formes graves de Covid-19, ce sont leurs proches qui sont à présent appelés à recevoir une dose de rappel vaccinal. C’est en tout cas ce que recommande la Haute Autorité de Santé dans un avis rendu le 6 octobre.
La HAS y rappelle que, face à la pandémie de Covid-19, « limiter la transmission du virus SARS-CoV-2 et protéger les plus vulnérables reste primordial. » La vaccination reste le meilleur moyen d’y parvenir. Mais son efficacité décroit à partir de 3 mois après la primovaccination (une ou 2 doses selon les vaccins). C’est pourquoi l’autorité recommandait en août dernier de proposer un rappel vaccinal aux personnes à risque, parmi lesquelles les personnes ayant ou ayant eu un cancer ces 3 dernières années et/ou en progression et/ou sous chimiothérapie et/ou hématologique.
La stratégie du cocooning pour les personnes immunodéprimées
Toutefois, les dernières études montrant que, même avec une dose de rappel, la vaccination peut s’avérer peu – voire pas – efficace chez les personnes immunodéprimées, la HAS recommande aujourd’hui d’élargir le rappel vaccinal à leur entourage. Elle rappelle que cette injection supplémentaire, au-delà de réactiver la protection contre l’infection, « diminuerait également la charge virale et de fait, probablement la contagiosité des personnes développant une infection par le SARS-CoV-2 ». Cette stratégie, dite de « cocooning » permettrait donc de protéger indirectement les personnes vulnérables.
Le vaccin Moderna déconseillé pour le rappel
Si elle recommandait au départ de réaliser la dose de rappel avec n’importe quel vaccin à ARNm, « quel que soit le vaccin utilisé au départ », la HAS préconise désormais uniquement l’usage du vaccin Pfizer/BioNTech, seul vaccin a avoir obtenu à ce jour une extension d’autorisation de mise sur le marché dans cette indication.
Ce changement de cap fait suite à l’alerte donnée par les pays scandinaves faisant état d’un risque accru de myocardites et péricardites avec le vaccin Moderna. Bien que ces inflammations restent rares et se résolvent spontanément dans la quasi-totalité des cas, la HAS préfère appliquer le principe de précaution et attendre l’avis de l’Agence européenne du médicament (EMA) avant de se prononcer sur le recours au vaccin Moderna pour les rappels vaccinaux.
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Emilie Groyer