C’est quoi ?
La photobiomodulation (PBM) consiste à exposer un tissu (la peau, une muqueuse…) à certaines longueurs d’ondes de la lumière pour permettre aux cellules de retrouver un fonctionnement normal.
Comment une lumière peut-elle soigner ?
Il faut d’abord comprendre que nos cellules contiennent des sortes de machines qui produisent de l’énergie : les mitochondries. Cette énergie est essentielle au bon fonctionnement de nos cellules. Or, il peut arriver que des grains de sable, comme une inflammation, l’accumulation de toxines ou le stress oxydatif, viennent enrayer ces machines. La cellule n’est alors plus capable de fonctionner correctement. Certaines longueurs d’ondes sont capables de “huiler” les rouages de ces machines en se débarrassant des grains de sable indésirables et permettent ainsi aux cellules de reprendre une activité normale.
À LIRE AUSSI : Tisser la lumière pour soigner les mucites
Quelles sont les indications de la photobiomodulation ?
La photobiomodulation est reconnue pour la prévention des mucites (c’est-à-dire l’inflammation des muqueuses de la bouche) : elle fait d’ailleurs partie des recommandations internationales. Mais ses applications sont potentiellement très nombreuses en cancérologie, notamment en soins oncologiques de support. La photobiomodulation peut prévenir et aider à réduire les inflammations cutanées type radiodermites, soigner les douleurs liées au cancer (en particulier les neuropathies liées aux chimiothérapies), enrayer la perte de cheveux provoquée par certaines chimiothérapies, faciliter la cicatrisation de plaies et soulager la sécheresse vaginale. Des études sont également menées pour son utilisation dans le domaine de l’altération du goût, de la voix ou encore des fonctions cognitives (mémoire, concentration…).
À LIRE AUSSI : Photobiomodulation : entretien avec le Dr Lemaire, spécialiste de cette lumière qui soigne
Comment se passe une séance de photobiomodulation ?
Cela dépend de l’indication. Dans le cas des mucites, on placera à l’intérieur de la bouche du patient un dispositif souple qui émettra de la lumière sur l’ensemble de la muqueuse. Pour le traitement de la sécheresse vaginale, on utilisera une sonde endovaginale. Si la zone à traiter est plus large, on aura recours à des panneaux lumineux ou à des sondes.
Une séance de photobiomodulation dure en moyenne 30 minutes.
Combien de séances sont nécessaires pour obtenir un résultat ?
On peut espérer obtenir des résultats rapidement. L’effet se fait même parfois ressentir immédiatement après la séance. Pour qu’il soit durable, il faut toutefois compter en général 6 à 12 séances, espacées d’une semaine. Ensuite, des séances d’entretien régulières peuvent être nécessaires
Est-ce remboursé ?
La PBM est prise en charge dans le cadre de l’Affection de Longue Durée (ALD) si elle fait l’objet d’une consultation médicale ou d’une hospitalisation dans un centre anticancer. Elle est remboursée notamment pour la prévention ou en traitement curatif des mucites ou des radiodermites.
Y a-t-il des effets secondaires ?
Comme l’approche de la PBM est non médicamenteuse, elle n’a aucun effet indésirable lorsqu’elle est utilisée par des professionnels de santé formés. Par ailleurs, la lumière utilisée en photobiomodulation – la plupart du temps rouge et infra-rouge -, est émise par des diodes électroluminescentes (Leds ou lasers de basse intensité), qui ne produisent pas de chaleur, il n’y a donc aucun risque de brûlure. Cette technique est non invasive et indolore.
Où peut-on se faire traiter par photobiomodulation ?
Malgré les recommandations officielles, la photobiomodulation est encore peu répandue en oncologie en France. L’Association Francophone pour les Soins Oncologiques de Support œuvre à sa reconnaissance et travaille actuellement à la mise en place d’un annuaire des établissements proposant la photobiomodulation afin de faciliter son accès aux patients.