Face aux cancers, osons la vie !



{{ config.search.suggestions }} soin de support soin de socio-esthétique détente et bien-être perte de cheveux liée au cancer sport adapté au cancer ongles fragilisés par le cancer perte de sourcils liée au cancer maquillage des cils perte de cils liée au cancer angoisse et stress liés au cancer

L’amour plus fort que tout

{{ config.mag.article.published }} 14 août 2023

{{ bookmarked ? config.sharing.bookmark.remove : config.sharing.bookmark.add }}
Illustration : Alice Dès

Se marier, ils le désiraient d’autant plus fort que le cancer s’était immiscé dans leur vie. Mais, vaincue par la maladie, Nathalie n’a pas eu le temps de dire oui à Olivier. Il a alors décidé de se battre pour que leur union soit célébrée à titre posthume. Récit d’une victoire de l’amour sur la mort.

{{ config.mag.article.warning }}

Avec Nathalie, nous nous sommes aimés pendant près de vingt-cinq ans, avec des pauses et des rebonds. Commencée en 1993, notre idylle ne résiste pas à la complexité de nos vies professionnelles d’alors. Séparés d’un commun accord, nous nous retrouvons dix ans plus tard, à Paris, avant de décider d’emménager à Bordeaux. Nous sommes faits pour être ensemble, c’est une évidence, et la naissance de notre première fille, en 2005, scelle pour moi notre lien. Aussi, quand Nathalie me demande en mariage, je botte en touche. D’abord, parce que j’ai déjà connu le mariage et qu’il s’est soldé par un divorce. Puis, un enfant n’est-il pas la plus belle preuve d’amour ? Notre deuxième fille arrive en 2008, la vie familiale s’installe, le bonheur avec. L’idée de passer devant le maire ressurgit… Cette fois, c’est moi qui y pense. En 2010, je pose la question à Nathalie. C’est elle qui refuse. Décidément !

Ce oui, nous nous le devons

Le temps passe, rien à signaler, jusqu’à un premier coup de semonce. En 2012, Nathalie a 42 ans, et on lui diagnostique une polyarthrite rhumatoïde. Elle souffre, et nous avec. Ce n’est que le début. Cinq ans plus tard, le cancer s’invite dans son corps et notre vie. Le pronostic est sombre. L’hôpital devient une seconde maison. Radiothérapie, chimiothérapie, chirurgie… Rien n’est plus comme avant. En famille, on se soutient, on s’arme, on se bat, on espère. Face à l’adversité, la question du mariage nous occupe à nouveau, comme une nécessité. Seulement, le médical prend trop de place. Pour la troisième fois, la question reste en suspens… Malgré une lutte acharnée contre la maladie, Nathalie décède le 14 septembre 2018 sans que nous ayons pu échanger ce oui qui nous brûlait les lèvres. Dès le lendemain, je ressens le besoin viscéral de rattraper le temps perdu, de réparer nos actes manqués. Je sais que je ne peux pas remonter le temps, mais je sais aussi que, entre Nathalie et moi, ça ne peut pas se terminer ainsi. On s’aimait et on se le disait tous les jours. Ce oui que nous n’avons pas pu nous dire à cause du cancer, nous nous le devons. C’est décidé, je l’épouserai. Oui, mais comment faire ? Le mariage posthume1 est-il possible ?

J’enquête, et je découvre que cette procédure est autorisée en cas de « motifs graves », et en prouvant l’existence d’une « volonté matrimoniale non équivoque » de la personne décédée. Le processus est complexe, les décisions favorables sont rares. Et, in fine, c’est le président de la République qui est le seul à pouvoir autoriser, par décret, la célébration de ce mariage

Une procédure sans affect

Je suis gonflé à bloc. En novembre 2018, je dépose mon dossier au tribunal de grande instance de Bordeaux accompagné de ma lettre circonstanciée attestant du sérieux et de l’authenticité de ma demande au président de la République. S’ensuivent quatre années où l’administration souffle le chaud et le froid. Il faut faire face au procureur, à la cour, au garde des Sceaux, à la présidence de la République… La procédure est sans affect. Il faut recueillir des preuves, beaucoup de preuves, attestant d’un désir de mariage partagé, enrichir le dossier encore et encore. Les délais s’allongent. La pandémie de Covid-19 n’arrange rien.

J’essuie deux refus, mais je ne lâche pas. Quand je commence à faiblir, j’ai la sensation que Nathalie me guide. Le 28 mars 2022, comme par miracle, le président dit oui ! Oui, Nathalie va enfin devenir officiellement mon épouse ; et moi, son mari. Le 27 juillet 2022, c’est à la mairie de Vichy qu’a été célébrée notre union, devant notre famille, nos amis. Une cérémonie simple, mais chargée d’une grande émotion. L’aboutissement d’un combat dont il n’y a qu’un vainqueur : l’amour.

Illustration : Alice Dès

1. Le mariage posthume est propre au droit français. Il existe en vertu d’une loi créée le 17 mars 1803, dont la dernière version date de 2011.

Retrouvez cet article dans Rose magazine (Numéro 24, p.148)


{{ config.mag.team }}

Bernadette Fabregas Gonguet

Journaliste et ancienne infirmière

06:24

ParentalitéTémoignages

Mamans Miracle – « J’avais le sentiment que le cancer me volait ma grossesse »

Virgilia Hess, journaliste à BFM TV, a été diagnostiquée d'un cancer du sein à près de six mois de grossesse. À l'occasion de la sortie de son livre "Ma grossesse m'a sauvé la vie", elle témoigne de son parcours et du sentiment de culpabilité qui l'a suivie, d'abord en tant que femme enceinte puis comme jeune maman.

1:31

Relation avec les prochesTémoignages

Ma femme, le cancer et moi – « On sait exactement ce que l’autre a vécu »

Que l’on soit une mère, un fils, une épouse ou un ami, le cancer bouleverse les relations avec nos proches. Pour Marjory, il a renforcé ses liens avec sa femme, Pascale, qui venait elle-même de traverser cette épreuve.

1:30

Relation avec les prochesTémoignages

Ma fille, le cancer et moi – « C’était ma force »

Que l’on soit une mère, un fils, une épouse ou un ami, le cancer bouleverse les relations avec nos proches. Pour Isabel, il a renforcé ses liens avec sa fille, Philippine, dont le soutien a été indéfectible pendant la maladie.

Emploi et reprise professionnelleTémoignages

« Mon vécu du cancer peut être utile à quelque chose »

Épanouie, Véronique l’était, à tous les niveaux, avant que le cancer ne vienne tout bousculer, annuler et, in fine, complètement réorienter sa vie. Elle témoigne.