« J’ai 2 cicatrices mais je n’y prête plus attention », Nathalie, 46 ans
« Lorsqu’on m’a administré la première cure de chimiothérapie au travers du PAC, j’ai ressenti des fourmillements dans le bras. Mais le médecin ne s’inquiétait pas plus que ça.
Pour la deuxième cure, impossible de faire passer le produit : le PAC avait bougé et je commençais à faire une thrombose. Résultat : une première opération pour retirer mon premier PAC et une seconde pour placer un nouveau PAC de l’autre côté. A la fin de mes traitements, j’ai beaucoup insisté pour l’enlever, contre l’avis de mon oncologue qui souhaitait que je le garde en cas de récidive. Maintenant je vis avec deux cicatrices, mais je suis tellement contente de ne plus avoir cet objet dans mon corps que je n’y prête pas beaucoup attention. Peut-être qu’un jour je les cacherai avec des tatouages. De toute façon, elles ne partiront jamais. »
« Pendant longtemps, j’ai été en colère contre elle », Laurence, 51 ans
« Je n’aime pas du tout la cicatrice du PAC. J’ai même plus de mal à la regarder que celle que j’ai sur le sein. Ma cicatrice est un peu grossière parce que le chirurgien a eu du mal à placer le port-à-cath et il a un peu forcé sur les chairs. Le PAC était donc un peu trop bas, il me faisait mal.
La première chose que j’ai demandée à mon oncologue à la fin de mes traitements, c’est de me l’enlever. C’était un 23 décembre, un vrai cadeau de Noël. Mais cette cicatrice est toujours douloureuse, physiquement et mentalement. Pendant longtemps, j’ai été en colère contre elle. Désormais, j’essaie d’oublier qu’elle est là et je me force à penser qu’elle fait partie de mon histoire. J’y arrive de plus en plus, mais ce n’est pas simple. Dernièrement, ma kinésithérapeute m’a conseillé de masser la cicatrice avec une pommade, je n’ai même pas réussi à le faire. »
« J’ai recouvert ce souvenir d’un corps étranger avec un tatouage », Aurore, 36 ans
« Les premières semaines après la pose de mon PAC, ça me perturbait énormément de le toucher. Quand on me l’a enlevé à la fin de ma chimiothérapie, parce que j’avais des risques d’embolie pulmonaire, j’étais soulagée de ne plus le sentir sous ma peau.
Mais il restait cette cicatrice. Ce souvenir d’un “corps étranger”. Un stigmate du cancer du sein. Et moi, j’avais besoin de passer à autre chose, de tourner la page. Alors je l’ai recouverte avec un tatouage. Le dessin que j’ai choisi représente une bergeronnette. Ce petit oiseau est très présent autour de la maison que nous avons achetée avec mon mari pendant ma première chimio. Ce lieu nous a apporté beaucoup de bonheur et de réconfort. J’ai retranscrit ce bonheur sur ma cicatrice. »