Face aux cancers, osons la vie !


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Sans sa "petite voix intérieure", Cécile serait passée à côté de son cancer de l’ovaire

{{ config.mag.article.published }} 5 mai 2017

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Cécile, 45 ans, ne voit plus que le bon côté des choses depuis qu’un cancer de l’ovaire a failli lui jouer un mauvais tour il y a trois ans. Accro à la pensée positive, elle remercie la petite voix intérieure qui lui a glissé de demander un second avis.

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Belle comme le jour, Cécile vient de poser sa valise. Des images du lac du Connemara encore plein les yeux. Photographe, depuis que ses rendez-vous de contrôle s’espacent, la jeune femme a la bougeotte. Grande voyageuse, elle enchaîne les reportages photos, sous le regard protecteur des hommes de sa vie : Hugo, son mari, Victor et Oscar, ses fils de 15 et 18 ans. « J’ai eu une chance inouïe », raconte la jeune femme. J’étais vraiment en pleine forme lorsque j’ai remarqué des saignements bizarres en dehors de mes règles. Je ne ressentais aucune douleur. Après m’avoir examinée, ma gynéco m’a plus ou moins rassurée en me disant que « c’était sûrement des signes de pré-ménopause ». Pas glamour mais bon, c’est la vie ! ».

Quelques jours passent, les saignements continuent. Cécile a un pressentiment : « Un matin, je me suis réveillée en me disant : « ce n’est vraiment pas normal ! Et si tu étais malade ? ». Ni une ni deux, elle prend rendez-vous chez une nouvelle gynéco. Au cours de l’échographie, cette dernière découvre une grosseur de la taille d’une orange. Il n’y a pas de temps à perdre. « Les mots, cancer, chimiothérapie…, résonnent encore dans ma tête, poursuit-elle émue. Avoir un cancer, c’est une chose, mais un cancer des ovaires à 42 ans, pour moi, cela signifiait peut-être la fin de l’histoire ». Pas du genre à se laisser aller (trop) longtemps, Cécile interroge ses proches pour choisir dans quel établissement elle sera suivie. Son mari connaît un chirurgien spécialisé à l’hôpital privé Saint-Martin à Pessac. « Banco ! », dit Cécile, confiante après avoir longuement échangé avec Françoise Soffray, chirurgien-gynécologique dans l’établissement. Ils l’opèreront à quatre mains.

« Ce n’est vraiment pas normal ! Et si tu étais malade ? »

« L’intervention, très délicate, a duré plus de cinq heures. Il fallait bien nettoyer autour de la tumeur. Mais j’ai eu une chance inouïe, le cancer ne s’était pas propagé. J’aurais attendu un mois de plus, l’histoire n’aurait pas été la même ». De cette opération, il lui reste une cicatrice qui va du pubis au dessus du nombril. Et un deuil à faire. Celui de la maternité… « Quand ma chirurgienne m’a parlé de la possibilité d’enlever les deux ovaires, nous en avons discuté avec mon mari. Mais franchement, je ne voulais courir aucun risque ! Alors, on a enlevé les deux, j’avais déjà deux beaux garçons, et tant pis pour la ménopause précoce ! ».

Cécile n’échappera pas à une chimiothérapie lourde. « On ne m’a pas caché que le protocole serait costaud : une cure pendant une semaine, à l’hôpital, entrecoupée d’une chimio en ambulatoire tous les lundis, et de nouveau une semaine branchée à l’hôpital… C’est bête, mais quand on me l’a annoncé, j’ai surtout pensé à mes cheveux. Comme si les perdre était ce qu’il y avait de pire. Avec le recul, je me rends compte à quel point c’est superficiel, mais sur le moment, c’est ce que j’appréhendais le plus. J’ai fait venir une coiffeuse à l’hôpital pour qu’elle me rase la tête. J’avais fait faire une perruque… Cela m’a aidée pour continuer à travailler. Enfin, quand je pouvais parce les chimios me fatiguaient beaucoup ».

« C’est bête, mais quand on me l’a annoncé, j’ai surtout pensé à mes cheveux »

Très entourée, et voulant mettre tous les atouts de son côté, Cécile se fait suivre par un médecin acupuncteur : « J’ai très peu ressenti le syndrome main-pieds et je n’ai pas vomi une seule fois ! », se rejouit-t-elle. Pas de nausées, rien ! Il faut dire que je mangeais très peu. De lui-même, mon corps sentait ce qui était bon pour lui : j’avais des envies de femme enceinte, me nourrissant que de riz ou de pain Poilâne. Et je me boostais avec des jus frais ! ». Une habitude que celle qui s’avoue plus veggie que carnivore a gardée. Même si rien ne lui fait plus plaisir que de déguster un « Gin Tonic, un vrai, à l’espagnole, dans un grand verre avec des baies de genièvre ou une tranche de concombre », entourée de ceux qu’elle aime, les yeux fixés sur l’horizon, en écoutant « Keep me in my plane ». L’oeil aux aguets. Libre, légère, prête à dégainer son appareil-photo pour immortaliser l’instant. La vie qui est là. Partout. Dans cette explosion de couleurs qu’elle aime tant au Maroc, plus sensible que jamais aux parfums épicés et aux ombres qui glissent furtivement à travers la médina. Dans les yeux de ses enfants. Dans un vol de grues traversant un ciel de printemps.

 


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Céline Dufranc

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