Pendant quinze mois, j’ai vu Chrystelle souffrir, pour manger, bouger. Je l’ai vue refuser obstinément les conséquences du cancer et des traitements. Je l’ai regardée déployer des trésors d’énergie et d’ingéniosité pour paraître le plus en forme possible et coquette, malgré la métamorphose physique, et pour rester une amante, envers et contre tout. J’ai vu son incroyable capacité à transformer des moments difficiles en grands délires.
Comme cette fois où, pour rire de sa boule à zéro, elle s’est déguisée en M. Propre et m’a demandé de la prendre en photo bras croisés sur son T-shirt blanc, une boucle d’or à l’oreille et le sourire aux lèvres. Elle craignait mon regard, elle me l’avait avoué. Mais je ne voyais en elle que la beauté de son âme forte, la noblesse de son corps en lutte. Comment ne pas admirer une guerrière pareille ? Souvent, je me suis dit, avec orgueil et plaisir : « Cette femme, c’est mon épouse. » Je ne pouvais pas ne pas l’aimer !
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