Le jour où on lui a retiré les pansements de sa mastectomie, Carole m’a appelé et m’a dit: « Tu vas voir, c’est les dents de la mer. » Déjà que j’appréhendais ce moment, là, je m’attendais au pire. Fine et délicate, j’ai trouvé sa cicatrice toute jolie. Adorable même. Depuis, Carole n’a pas souhaité faire de reconstruction. Pas grave, elle, moi et sa cicatrice vivons très bien ensemble. Je la caresse, l’embrasse autant que son autre sein, toujours là, toujours aussi sexy. Bien qu’étant un grand fan de sa poitrine, je ne l’ai pas épousée pour ça, mais pour tout ce qu’elle est, son intelligence, ses rondeurs, son petit nez, son caractère bien trempé.
Aimer, c’est un tout. Cette ablation n’a jamais altéré mon désir. J’ai toujours eu très envie d’elle, même si elle me disait qu’elle ne comprenait pas. Pour moi, c’était important de lui montrer qu’elle restait femme. Mes pulsions de « mâle primaire » me faisaient d’ailleurs culpabiliser. De quel droit, alors qu’elle traversait des moments parfois très délicats? Mais je crois aussi que cela la rassurait.
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