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Cancer : le sucre, l’ennemi numéro un ?

{{ config.mag.article.published }} 2 septembre 2019

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Alors que la plupart des études scientifiques démontrent que la privation de sucre n’améliore pas les chances de guérison ou la survie, un très grand nombre de malades fuient cet aliment. Des comportements alimentaires influencés par des fausses croyances et des intox.

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« Le sucre nourrit les cellules cancéreuses », « il faut arrêter totalement le sucre », « se priver de sucre permet de ralentir la progression des tumeurs »… Les affirmations péremptoires se multiplient sur les réseaux sociaux qui accusent le sucre de favoriser la naissance et le développement des cancers.

Cette nouvelle injonction, ce nouvel interdit alimentaire fait naître chez beaucoup un sentiment de culpabilité. « Au début de mes traitements mon entourage m’a donné pleins de conseils tel que le jeun, l’arrêt de la viande rouge, le sucre… Comme si j’étais dans l’excès », confie Lucie sur Facebook. « Pas de sucres, pas de viande rouge, pas de charcuterie, pas de gluten, pas de laitage, pas de poissons d’élevage à cause des antibiotiques, pas de gros poissons sauvages à cause du mercure. Mon oncologue ne m’a jamais demandé de me priver de quoique ce soit et ça fait 6 ans et demi que ça dure… Il me déconseille un régime car cela me fragiliserait… alors je fais quoi ? », renchérit Christine.

C’est donc officiel, le sucre est l’ennemi numéro 1. L’aliment à bannir. Ce qui désole les cancérologues qui se basent sur des faits et non sur des croyances : « Dans mes consultations, toutes mes patientes me disent avoir arrêté le sucre », déplore le Dr Mahasti Saghatchian, oncologue médicale spécialisée du cancer du sein à l’Hôpital américain (Neuilly-sur-Seine) et l’institut Gustave Roussy (Villejuif). Car cette privation de sucre comme moyen de lutte contre le cancer n’a pas de fondement scientifique solide. Alors pourquoi les douceurs sont donc accusées de tous les maux ?

Le PET Scan, source du mythe

« Quand je demande à mes patientes pourquoi elles ont arrêté le sucre, elles me répondent avoir réalisé son rôle dans le développement de leur cancer lors du PET Scan », indique le Dr Saghatchian. Cet examen d’imagerie, destiné à mettre en évidence les cellules cancéreuses, consiste à injecter un sucre fluoré dans le sang. S’il est possible de « marquer » les tumeurs avec du sucre, il est donc logique de penser qu’il est indispensable à leur survie.

Il est vrai que les tumeurs et les métastases sont de grandes consommatrices de sucre : les cellules qui les constituent se divisent de manière rapide et incontrôlée, elles ont donc besoin de beaucoup de carburant. Mais ce ne sont pas les seules. « Les patientes pensent qu’en privant les cellules tumorales de sucre, elles vont les affamer et les tuer », décrypte l’oncologue. Or, lorsqu’on examine les images d’un PET Scan on observe que le glucose radioactif s’est aussi fixé sur les neurones du cerveau et les cellules musculaires du cœur, ce qui est logique car ce sont des organes très actifs. Preuve que le sucre est une substance vitale pour l’organisme, et s’en priver menace son bon fonctionnement. » Autrement dit ce n’est pas parce que le PETscan détecte les tumeurs avec le sucre, que c’est le sucre qui crée la tumeur. Il ne fait que la révéler.

Des intox entretenues par certains médecins

La diabolisation du sucre est aussi alimentée par des médecins eux-mêmes. En 2007, le psychiatre David Servan-Schreber publie un livre intitulé Anticancer dans lequel il raconte son expérience du cancer, et surtout affirme que l’éviction du sucre permet de ralentir la progression du cancer, et participe à la guérison. Une maladie qui l’emportera tout de même à l’âge de 50 ans.

Dans une vidéo disponible sur internet, il affirmait : « Le sucre nourrit directement les cellules cancéreuses. D’ailleurs, elles ne se nourrissent que de sucre car ce sont des cellules anormales ». Cette affirmation a été refutée par de nombreuses études scientifiques, mais elle continue pourtant de circuler sur internet. « A l’instar de la majorité des cellules de notre corps, les cellules cancéreuses utilisent le sucre comme source d’énergie. Mais il a été montré qu’elles savent s’adapter lorsque le sucre vient à manquer, relève le Dr Bruno Raynard, chef de l’unité transversale de diététique et de nutrition à Gustave Roussy1. Par différents mécanismes, les cellules cancéreuses sont capables d’utiliser d’autres substrats énergétiques comme le gras, des acides aminés ou les protéines. »

Le médecin nutritionniste souligne, par ailleurs, que les données cliniques actuellement disponibles ne sont pas en faveur de la restriction glucidique au cours des traitements. « Jeûner, se priver de sucre ou adopter le régime cétogène ne conduit pas un arrêt de la progression tumorale. Au contraire, ces pratiques alimentaires induisent une perte de poids et une perte musculaire, et aggravent le processus de dénutrition », détaille-t-il.

Pendant les traitements, il faut se faire plaisir

« Il y a une perte de poids indéniable, notamment chez les femmes ayant un poids normal au moment du diagnostic, confirme le Dr Mahasti Saghatchian. Au cours des chimio, je les vois fondre et être de plus en plus fatiguées ». Tout ce qu’il faut éviter au cours des traitements, quels qu’ils soient. Car la perte de poids, mais surtout la perte musculaire, est un facteur de mauvais pronostic. « Plus les pertes sont grandes, moins les malades tolèrent les traitements et moins les thérapies sont efficaces », résume le Dr Raynard.

Alors au cours de cette période, l’enjeu est de limiter au maximum la perte de poids par tous les moyens. « Il faut donc laisser les malades manger ce qui leur donne envie. Si elles ne se jettent pas sur des brocolis mais un paquet de bonbon ou le pot de pâte à tartiner, il faut les laisser faire. Mieux vaut cela que le recours à la nutrition artificielle », assure-t-il. Et pas de place pour la culpabilité ! « Mes patientes se privent de biscuits, de pâtisseries, mais lorsqu’elles passent devant une boulangerie et craquent pour un éclair, elles sont submergées par la culpabilité. C’est une double peine injuste pour elles », s’énerve le Dr Saghatchian.

Limiter la prise de poids pour prévenir le cancer ou la récidive

En revanche, en dehors de cette phase de traitements, les deux spécialistes s’accordent pour dire qu’une alimentation trop riche en sucres peut s’avérer néfaste. « Il faut bien comprendre que les logiques alimentaires sont différentes en fonction du stade de la maladie. Elles doivent être différentes avant le diagnostic du cancer, pendant les traitements et en rémission car les objectifs que l’on cherche à atteindre sont différents », explique le médecin nutritionniste.

De fait, avant et après le cancer, l’objectif d’une alimentation équilibrée et variée est de prévenir l’apparition d’un cancer ou d’une rechute. « Et pour y arriver, il faut avant tout lutter contre la prise de poids excessive, puisque c’est elle qui contribue à l’apparition du cancer. Le sucre ne joue pas de rôle direct dans le développement de la pathologie », explique le Dr Raynard.

 

(1) Le Dr Bruno Raynard coordonne une étude baptisée OBALISC (OBservatoire des comportements ALImentaireS au cours des traitements des Cancers) auprès de 2000 patients pris en charge à l’Institut Gustave Roussy. L’objectif est de décrire l’évolution des comportements alimentaires des patients, les déterminants de ces changements et d’évaluer l’impact de cette évolution sur leur prise en charge.


{{ config.mag.team }}

Anne-Laure Lebrun

Journaliste scientifique

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