J’ai appris que j’avais un cancer du sein à l’automne 2017 et j’ai commencé par de la chimiothérapie à l’hôpital de Cayenne. Mais c’est le seul traitement disponible en Guyane. Pour la mastectomie et la radiothérapie, je suis donc allée au centre Léon-Bérard, à Lyon.
Sur place, j’ai été hébergée dans un appartement thérapeutique, tout près du centre, qui accueille aussi de nombreux patients guyanais dans une unité spéciale, le service Papillon. J’y ai donc retrouvé des femmes de « chez moi ». Un précieux soutien. Ensemble, on formait une petite famille ! On arrivait à blaguer, à rigoler, à se remonter mutuellement le moral.
Autour de nous aussi, la solidarité était très forte. Je pense par exemple à une dame guyanaise, Éliane, proche de la retraite, qui vit à Lyon. Elle avait découvert le service Papillon en rendant un jour visite à la fille d’une amie. Depuis, elle vient deux ou trois fois par semaine apporter des plats créoles. Sa cousine aussi est venue nous voir un jour avec du poisson frit à la banane. C’était un peu comme si elles nous apportaient un petit parfum de Guyane à l’hôpital !
Sinon, j’ai aussi eu la chance de recevoir la visite de mon fils de 23 ans, qui vit dans la Sarthe, et de ma fille de 26 ans, installée en Asie. En revanche, certaines jeunes mamans avaient laissé leurs enfants en Guyane. Alors forcément, de temps en temps, elles craquaient. On leur disait que la priorité, y compris pour eux, c’était qu’elles se soignent. Et qu’elles reviennent en pleine forme.
Patricia Léandry, 49 ans