Quelles réactions provoque la radiothérapie ?
Parfois aucune. Parfois, des rougeurs au niveau de la zone traitée, plus rarement une ulcération. Dans les trois à quatre semaines suivant le début du traitement, la peau peut devenir sèche et peler comme après un coup de soleil, ou prendre une teinte marron.
Et pour les chimiothérapies ?
La chimio ne « sait » pas cibler les seules cellules malades. Elle entraîne donc souvent des effets indésirables comme la chute des cheveux et des poils, mais aussi une sécheresse cutanée, voire un syndrome « mains-pieds » – une peau desséchée qui pèle et se fissure. Quelques rares patientes subissent des éruptions au niveau du visage et du tronc (qu’on pourrait prendre pour de l’acné), parfois une rougeur diffuse sur l’ensemble du corps.
Les ongles peuvent-ils aussi être affectés ?
Oui, ils peuvent noircir, présenter des stries, parfois se décoller.
Tous ces effets sont-ils réversibles ?
Oui, en quelques semaines, quelques mois au pire, ils disparaissent.
Peut-on les prévenir ?
Pour contrer la chute des cheveux, il existe un casque réfrigérant qui réduit l’afflux sanguin dans le cuir chevelu et donc la quantité de produit « toxique ». Sur les ongles, on conseille d’appliquer plusieurs couches de vernis foncé – sorte de barrière contre la lumière du jour – avant le début de la chimio. Régulièrement, on enlève le vernis à l’aide d’un dissolvant sans acétone, et on applique à nouveau deux couches.
Pendant le traitement, quelles règles d’hygiène générales observer ?
Couper ses ongles courts et les vernir, faire sa toilette avec un savon doux (de type syndet, un « savon sans savon » bien toléré par les peaux fragilisées), appliquer une crème hydratante sans parfum ni parabène dès que le besoin s’en fait sentir, plusieurs fois par jour s’il le faut.
Les masques hydratants sont-ils indiqués ?
Oui, ils sont même bénéfiques ! Sauf pour les personnes victimes d’une réaction acnéiforme à la chimio, qui devront consulter un dermatologue. Mieux vaut choisir son masque chez les spécialistes des peaux atopiques ou appliquer une couche épaisse de Cold cream pendant une dizaine de minutes (en pharmacie), avant de retirer le surplus à l’aide d’une solution de type Créaline H2O. Terminer par une brumisation d’eau thermale.
Y-a-t-il des comportements à éviter ?
Oui, pas de produits agressifs ni d’exposition au soleil, afin de ne pas fragiliser une peau déjà malmenée. Pour le syndrome mains-pieds, éviter la vaisselle, la lessive à la main et la course à pied.
En cas de perte des cheveux, doit-on continuer les shampooings ?
Oui, on peut laver son crâne tous les deux jours avec un shampooing doux ou un nettoyant de type syndet. Pour les démangeaisons du cuir chevelu, appliquer un produit émollient, voire un dermocorticoïde léger pour son effet anti-inflammatoire (sur ordonnance).
Pour les boutons et les cernes, existe-t-il des produits de camouflage ?
Oui, différents correcteurs de teint et anticernes camouflent cernes et boutons sans effet masque.
Comment venir à bout des cicatrices d’ablation ou d’exérèse ?
Une cicatrice évolue pendant dix-huit mois. Pour éviter qu’elle n’adhère, on peut la masser avec une crème hydratante, ou voir un kiné, qui l’assouplira et la décollera. Ces séances (qu’un oncologue ou un médecin de famille peut prescrire) préparent aussi une éventuelle chirurgie réparatrice.
Doit-on fuir le soleil ?
Oui, dès le début du traitement et jusqu’à un an après la fin des cures. Sinon, des précautions de base s’imposent : porter vêtements couvrants et lunettes noires, et appliquer une crème indice 50+ sur les zones découvertes.