Patrick est lyonnais et kiné, un kiné dévoué à son métier, un fils dévoué à sa mère à qui il rend régulièrement visite à Marseille. Rien à signaler sur le trajet qu’il fait, à son habitude, en train, jusqu’au jour où face à lui s’assoit une femme dont la présence et la beauté le troublent et l’intriguent. À l’arrivée en gare de Lyon-Part-Dieu, elle s’évanouit dans la foule sans qu’il ait osé l’aborder. Mais sur son siège, elle a laissé un carnet… Patrick y découvre son prénom, Clara, et le récit intime de la lutte qu’elle mène face au cancer. C’est un beau roman, c’est une belle histoire… On s’attend à une romance et c’est une quête qui démarre. Patrick va tout faire pour retrouver cette femme.
Une fiction vraie
Témoin de vie* est un premier roman vif et cursif dans lequel l’auteure démontre un solide sens du récit. Marguerite Quillet est un pseudonyme derrière lequel se cache une mère de famille et secrétaire médicale lyonnaise qui se remet d’un cancer du sein diagnostiqué en 2019, à 37 ans. « En dehors de ce nom et de l’invention du personnage de Patrick tout ce que je raconte est vrai ! » nous précise-t-elle.
Dans son roman il y a Lyon, qui tient un vrai rôle, et donc un homme et une femme. Clara c’est elle « enfin presque, je me suis donnée un physique avantageux ». Le carnet c’est le journal intime qu’elle a tenu au cours de ses traitements. « Même fatiguée, affalée dans mon canapé, j’écrivais tout ce qui me venait sur des feuilles volantes. Ce livre m’a permis de tout rassembler ». Et, par la même occasion, de se rassembler elle.
Un hasard heureux
Son carnet ne cache rien de ses incertitudes, de ses angoisses, de sa peur de la mort, du vertige qui s’empare d’elle face à la fragilité de l’existence. Celle-ci a beau dérailler, Clara/Marguerite lui garde toute sa foi. Sa volonté viscérale de saisir toutes les occasions de grandir, de s’épanouir, bouleverse et bouscule Patrick. Confronté à une inconnue prête à monter dans tous les trains de la vie, lui prend conscience qu’il est du genre à les laisser trop vite et trop facilement passer. Leur rencontre est un hasard heureux qui, en tout juste quatre vingt huit pages, va le mettre sur d’autres rails. Magie des correspondances…
Sandrine Mouchet