Sophie Lantheaume : Bien entendu, l’hypersensibilité peut aussi faire partie des effets secondaires des traitements reçus. Par exemple, on est plus fatigué, donc parfois plus sensible aux choses qui se passent dans notre quotidien…
Par ailleurs, au cancer et aux effets secondaires des traitements s’ajoutent souvent des questions existentielles autour du sens de la vie, de la souffrance, de la mort, et de sa propre finitude. Ce sont toutes ces questions qui nous font prendre conscience de l’importance des petites choses de la vie et nous émeuvent : on est plus sensible aux attentions et à l’amour que les personnes nous portent. C’est comme si notre cerveau réorientait son attention vers les choses qui nous apportent du bonheur et que l’on sait (dorénavant) importantes. Ces actes, ces petites attentions, vous touchent dans votre humanité. Ce que vous me dites, c’est que votre hypersensibilité est avant toute chose, l’expression d’émotions positives, et notamment d’une émotion très puissante : la gratitude ! C’est un peu comme si cette hypersensibilité représentait votre reconnaissance pour ce que les personnes ou la vie peuvent vous apporter.
L’hypersensibilité peut être considérée comme une force en cela qu’ elle nous permet de connecter corps et esprit, d’être à l’écoute de soi et de ses intuitions. Mais il est compréhensible qu’elle puisse parfois aussi vous mettre en difficulté, notamment quand elle devient trop intense. Il est important de se sentir autoriser à la dévoiler, de se sentir bien avec toutes ces émotions. Pour « apprivoiser » cette hypersensibilité, n’hésitez pas à demander de l’aide à un psychologue. La pratique d’une activité physique est aussi vivement recommandée dans le cas où vos émotions vous submergent.
Dans tous les cas, cette hypersensibilité est « normale » et, vous l’aurez compris, peut devenir quelque chose de positif, une ressource et une belle compétence si elle est effectivement acceptée.
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