Sophie Lantheaume : L’agressivité de la personne malade est une réaction émotionnelle effectivement rapportée par les proches. Elle peut être consécutive aux peurs engendrées par l’annonce de la maladie, la difficulté à gérer cette incertitude quotidienne quant à l’avenir : cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. Elle est aussi liée aux différents traitements et notamment l’hormonothérapie : la baisse d’hormone peut générer des troubles de l’humeur tels qu’une irritabilité, voire une agressivité par exemple.
Pour faire face en tant qu’aidant, ou proche de la personne malade, il va s’agir surtout de ne pas renchérir sur cette agressivité même si celle-ci peut nous sembler injustifiée ; être le plus possible à l’écoute de ce qui peut se cacher derrière ces réactions ; proposer une aide extérieure, comme par exemple aller parler avec d’autres femmes vivant un parcours médical similaire. En effet, l’irritation peut aussi parfois provenir de l’impression de ne pas être comprise par son entourage : partager avec d’autres patientes de son vécu peut ainsi aider la personne malade à mieux apprivoiser ses émotions. Enfin, en tant qu’aidant ou proche, n’hésitez pas vous-même à vous rapprocher d’associations proposant de l’aide aux aidants pour partager vos ressentis : c’est tout à fait légitime de se sentir aussi en difficulté et de demander de l’aide lorsqu’un proche est touché ou a été touché par un cancer.
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