Sophie Lantheaume : L’expérience de la maladie, et ce, quels que soient les traitements reçus, fait porter au corps les stigmates d’une expérience douloureuse. Ces traces sont le signes d’un combat, d’une bataille, une blessure de guerre. Ce corps et ces stigmates vous rappellent des moments difficiles, vouloir l’éviter est donc tout à fait normal. Mais l’évitement ne fait que repousser la confrontation inévitable à ce corps souffrant ou qui a souffert. En thérapie, j’ai tendance à proposer cette métaphore : il est plus facile d’accueillir une vague, qu’un tsunami. Plus vous allez éviter de vous confronter à votre corps en souffrance, et plus il deviendra difficile de vous y confronter.
« Il est plus facile d’accueillir une vague, qu’un tsunami »
Cette expérience de maladie fait partie de vous dorénavant, c’est un pan de votre histoire. Il va donc s’agir d’amorcer un deuil puis de faire la paix avec votre corps. Vous n’êtes pas que cette partie malade, ou ces citatrices sur votre peau. Vous restez un tout. C’est donc aussi accepter qu’il n’a pas été entièrement malade, que seules certaines parties ont été touchées. Reconnectez-vous, dans un premier temps, à ces parties non touchées puis, progressivement allez vers celles qui en portent les traces. Touchez ces zones sensibles avec amour afin de progressivement (re)percevoir votre corps en entier. Faire la paix, c’est avoir de la compassion envers lui et donc envers vous-même. Le recours à une socio-esthéticienne, et/ou des séances de sophrologie peuvent aussi vous aider à apprivoiser ce nouveau corps et à l’accepter.
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