Assumer sa féminité, gommer l’image misérabiliste de la maladie : voilà le crédo de l’association Projet Amazones à destination des femmes d’Outre-Mer souffrant d’un cancer. Cela vous dit quelque chose ? C’est normal ! Nous vous avions partagé certains clichés issus de l’exposition photo Projet Amazones dans notre dernier numéro de Rose Magazine.
Après deux ans d’existence, l’association vient d’ouvrir un bureau à Paris. Pas encore de locaux pour cette nouvelle antenne de l’association représentée par cinq bénévoles, mais déjà une grande volonté d’agir. « Notre principal projet est de signer des conventions de partenariat avec des bailleurs sociaux, explique Claudine Fagour, présidente des Amazones Paris. Ainsi les personnes qui viennent d’Outre-Mer pour un deuxième avis médical ou un protocole de traitement pourront être logées convenablement en région parisienne.»
Run Color, carnaval et kinésiologie
L’idée de l’association Projet Amazones est née d’un constat d’Alexandra Harnais, malade en 2014. En Martinique et en Guadeloupe, deux îles où elle a ses attaches, elle se rend compte de la différence d’accès aux soins supports par rapport à la métropole. En 2017, après un projet photographique du même nom, l’association est montée. Aujourd’hui elle est présente à Tahiti et à la Réunion. Les Amazones publient également un magazine, chaque année en octobre. De vraies sœurs pour RoseUp ! (Lire aussi notre article Faire face au cancer en Outre-Mer)
Les Amazones de Paris communiquent grâce à leur compte Facebook. Elles ont déjà participé à une Run color et organisé un atelier découverte de la kinésiologie en partenariat avec Oncovia.
Ça y est! Amazones Paris est désormais créée et accompagne les ultra marins en soins pour un cancer. Conseils, ateliers, rencontre, sport, rejoignez notre belle équipe sur notre page facebook 💙🥳 #amazones #paris #happy #lanmou pic.twitter.com/PZ8iDRRsHl
— Fédération Amazones (@ProjetAmazones) June 25, 2019
Les bénévoles ont également participé au carnaval de Paris, sur le thème de la Diablesse. Un personnage légendaire des Antilles, qui a un sabot à la place du pied. «Cette infirmité lui donne un pouvoir surnaturel, raconte Claudine. Elle s’assume, ne rentre pas dans les cases de fille, de mère et créée une identité qui lui est propre. » Tout un symbole pour les Amazones.
Créer des ateliers de cuisine et de danse
À terme, Claudine espère multiplier les partenariats pour trouver des lieux et organiser le plus d’ateliers possibles en Ile-de-France : cuisine traditionnelle, danse. « Un échange pour découvrir notre culture ». Dès la rentrée, la Maison Rose de Paris accueillera d’ailleurs les Amazones pour des ateliers de danse. Restez connectées pour découvrir prochainement toutes les informations.
En Martinique, les Amazones ont déjà construit un Nid, à la manière des Maisons Roses, pour se retrouver et échanger dans la douceur et la bienveillance. Cinquante femmes s’y rendent chaque mois, et un projet d’agrandissement est à l’étude.
L’exposition photo des Amazones voyage de la Guadeloupe à Tahiti. Et elle sera bientôt à Paris, enrichie de deux Amazones du bureau métropolitain, dont Claudine. « C’était important de mettre notre touche ». Souffrant d’un cancer du sein il y a douze ans, « l’amazone » a été séduite par la considération de la femme par l’association. « On accentue la féminité des patientes : on est belle malgré les effets secondaires ! » Leur projet est soutenu par le ministère des Outre-Mer.
Photos : Élodie Martial
Mathilde Durand