Insatiable
À la fac de médecine, l’étudiant Mouly n’est pas du genre à se contenter de la moyenne : Comment devenir un bon médecin si on ne domine que la moitié des connaissances requises ? Il vise donc le 16. Minimum. Mais pour bien retenir ses leçons, le futur praticien a besoin de comprendre. Alors, là où ses camarades mettent 2 heures à apprendre « par cœur », lui en prend 6.
Exigeant
Michel Mouly commence à manier l’aiguille à 7 ans. Sa mère lui apprend alors à utiliser une surjeteuse, à réaliser des boutonnières et à monter des patrons. « C’est un peu comme reconstruire un être humain », dit-il. Son geste est précis, son travail soigné, aucun fil ne doit dépasser. Quand il commence ses études de médecine, le choix de sa spécialité est tout tracé : il sera chirurgien pour réparer les corps. Mais impossible pour lui de ne faire que ça. Le lien humain est primordial. Il sera donc chirurgien ET gynécologue. Une vision intégrative qui transparaît toujours dans sa pratique : le Dr Mouly n’est pas du genre à appliquer bêtement les protocoles. Il fait du sur-mesure.
Dévoué
Parce qu’il s’attache avant tout à l’humanité de ses patientes, le Dr Mouly les interroge beaucoup : À quoi ressemble leur vie ? Ont-elles des problèmes de poids, de nutrition, de sexualité ? Aucune curiosité mal placée dans son approche : Michel Mouly a juste besoin d’avoir une vision d’ensemble pour trouver le traitement le plus adapté. Aucun paternalisme non plus. Pour lui, la guérison est un travail d’équipe. La malade doit y prendre une part active.
Respectueux
5h55. Le réveil sonne. L’heure n’est pas choisie au hasard : c’est le seul moment de la journée où l’horloge affiche trois fois 5. Ce chiffre est un porte-bonheur dans la religion juive. Mains levées, doigts écartés, le Dr Mouly salue alors ses parents, aujourd’hui décédés, et les remercie de s’être battus pour assurer un meilleur avenir à leurs enfants. Originaires de Tunisie, les époux Mouly sont arrivés en France peu de temps après la déclaration d’Indépendance. Le père de Michel était ouvrier et sa mère cumulait deux emplois : couturière et concierge.
Hyperactif
Enfant, le Dr Mouly vit dans une cité de Garges-lès-Gonesse et, de son propre aveu, trouve dans le sport un moyen d’éviter de « faire des conneries ». Il enchaîne les entraînements de foot, de rugby, de natation pour être toujours occupé. Le gamin de banlieue se transcende et devient un sportif de haut niveau. Exactement comme son modèle, Rocky (joué par Sylvester Stallone) : « un gars gentil, parti de rien, qui ne veut de mal à personne, et qui atteint les sommets en dépassant ses limites ». Le Dr Mouly lâche finalement le sport pour les études mais reste attaché à ces valeurs. Aujourd’hui, il les transmet à ses petits-enfants de 8 et 10 ans qui l’accompagnent parfois dans ses footings bi-hebdomadaires.
Émilie Groyer
Retrouvez cet article dans Rose Magazine (Numéro 16, p. 96)