C’était une des promesses du Plan Cancer 3. Et un engagement fort de la ministre de la santé. A l’issue de plusieurs mois de discussions dans le cadre du CEPS (le Comité Economique des Produits de Santé, organisme interministériel placé sous l’autorité des ministres de la santé et de l’économie), entre les représentants de ces ministères, des associations de patients (dont RoseUp) et les fabricants de prothèses capillaires, le remboursement des perruques de classe 1 passe de 125 euros à 350 euros.
Une perruque de qualité sans « reste à charge »
C’est la grande nouveauté de cette nouvelle grille tarifaire de remboursements des prothèses capillaires : les perruques de classe 1 (avec un Prix Limite de Vente de 350 euros) seront désormais intégralement remboursées par la Sécurité Sociale. Une proposition qui va au-delà des engagements du Plan Cancer qui était de « doubler le remboursement des perruques ». Les fabricants se sont, de leur côté, engagés à « raboter » le prix de leur perruque actuellement à 400 euros jusqu’à les proposer à 350 euros. Les femmes auront désormais une perruque de bonne qualité entièrement remboursée, sans aucun reste-à-charge. Une revendication que notre association RoseUp porte depuis des mois et qui connaît, enfin, une issue favorable.
Concernant la classe 2 et les perruques plus luxueuses (avec plus de cheveux naturels intégrés) vendues jusqu’à 700 euros, le remboursement de la CPAM s’élèvera à 250 euros (respectant ainsi l’engagement du Plan Cancer de doublement des remboursements).
En revanche, pour les perruques de plus de 700 euros qui représentent aujourd’hui une part du marché inférieure à 8 %, plus aucun remboursement. Notre association a émis auprès du ministre une observation pour demander le maintien du remboursement actuel de 125 euros pour les femmes qui désirent acquérir une perruque haut-de-gamme.
Pour les femmes qui ne souhaitent pas porter de perruque, 3 accessoires capillaires (frange, foulard, bandeau…) seront pris en charge à hauteur de 20 euros pour un coût total limité à 40 euros.
En juin dernier, notre association s’était largement engagée pour débloquer les négociations qui restaient embourbées depuis plus de trois années (notre article: « Remboursement des perruques: à s’arracher les cheveux »). Nous avions publié une pétition en ligne, mené des actions de lobbying #latêtehaute largement suivies sur nos réseaux sociaux et relayés par bien d’autres médias : la ministre de la santé, Agnès Buzyn avait alors rapidement réagi, relançant le processus.
LES CLASSES DE PERRUQUES
Les prothèses de classe I
Prothèse capillaire totale avec une zone de montage exclusivement manuel satisfaisant à l’ensemble des spécifications techniques d’une prothèse capillaire : les fibres synthétiques, lorsqu’elles sont utilisées sont non toxiques et non inflammables ; le diamètre des fibres synthétiques implantées est compris entre 71 et 76 µm ; la densité de fibres implantées est au minimum de 30 fibres par cm2 ; la zone exclusivement implantée manuellement est de 15 cm2 minimum, répartie au niveau du vertex, de la raie et / ou de la bordure frontale ; le poids du bonnet est compris entre 10 et 15 g ;
le bonnet est composé de matière hypoallergénique, non inflammable et non toxique ;
les prothèses permettent un ajustement tenant compte du tour de tête du patient ;
le bonnet est ajustable au moyen d’élastiques ou de fixations comme les bandes auto-grippantes, des agrafes ou des crochets.
Les prothèses de classe II
Prothèse capillaire totale avec une zone de montage exclusivement manuel présentant une implantation de cheveux naturels d’une surface minimale de 30 %, quel que soit le type de montage (manuel ou mécanique) ; ou pour une prothèse implantée en fibres synthétiques, une zone de surface supérieure à 30 cm2 exclusivement implantée manuellement.
Céline Lis-Raoux
Mis à jour le 24 juin 2019