Maxime Chéron, infirmier
Je suis né une crosse à la main. Chez nous, le hockey sur gazon est une affaire de famille : mes oncles, mes tantes, mes cousins, mes cousines… tout le monde le pratique ou l’a pratiqué un jour. Moi, j’ai commencé à l’âge de 3 ou 4 ans. J’aime ce sport car il est très physique : on court partout, on ne s’arrête jamais… J’aime aussi son esprit de cohésion, de camaraderie, de compétition. C’est un petit défi à côté du travail, une autre forme de
plaisir, qui me permet de me défouler, de sortir un peu du milieu médical, d’oublier
un temps tout ce qui se passe à l’hôpital. Le hockey m’apporte des ondes positives.
Il m’aide à me sentir mieux dans ma vie, à supporter plus sereinement un métier pas toujours facile émotionnellement. Cette passion me donne aussi l’occasion de
voyager, notamment dans des pays où ce sport est très populaire, comme en
Allemagne ou aux Pays-Bas, où mon équipe a joué dans un stade de 10 000 personnes.
Virginie Fourchotte, chirurgienne
Le sport fait partie de mon mode de vie depuis longtemps. J’en faisais déjà pendant mes études quand je trouvais le temps. J’ai toujours aimé nager, aller à la piscine. C’est là qu’un entraîneur m’a proposé de nager dans son club. Depuis trois ans, je fais de la natation en compétition, je participe régulièrement à des championnats régionaux, nationaux et internationaux. Je m’entraîne de manière un peu irrégulière. J’aimerais en faire plus mais je peux être coincée au bloc pendant plusieurs heures. En tout cas, je garde toujours mon maillot dans mon bureau. La compétition m’oblige à aller régulièrement à l’entraînement, mais ce n’est pas ce qui me motive le plus. J’aime l’eau, la dépense physique. La natation m’apporte un bien-être physique et psychologique, me donne l’énergie pour soigner. Je pense que le sport est indispensable, qu’on soit malade ou non. L’activité physique est recommandée dans la prévention de nombreuses pathologies, par exemple le cancer de l’endomètre, lié à l’obésité ; elle diminue en outre le risque de récidive après un cancer. Je conseille le sport à la plupart de mes patients, la natation s’ils aiment l’eau, ou bien un autre sport.
Sébastien Bourbon, infirmier de bloc
J’ai toujours eu la passion du théâtre et, il y a cinq ans, je suis venu de Reims à Paris pour concilier ma passion et ma vie professionnelle. À Paris, il y a beaucoup plus de cours, d’opportunités. Deux ou trois heures par semaine, je participe à un atelier théâtre avec un metteur en scène professionnel pour préparer une pièce que l’on joue à la fin de l’année dans un théâtre parisien… Cette année, c’était Bel-Ami, de Maupassant. J’ai eu envie d’aller plus loin et j’ai aussi mis en ligne un CV de comédien. L’année dernière, j’ai décroché un rôle dans une pièce de Musset, Il ne faut jurer de rien, que nous avons jouée plus de 80 fois, notamment au Festival d’Avignon. J’aime mon métier mais, au bloc opératoire, je suis assez seul, je passe toute l’opération à surveiller un malade qui dort. Le théâtre, pour moi, c’est complémentaire. Cela m’apporte plus de partage, de communication avec les autres : la troupe, le public… Mon prochain projet : aller jouer dans des prisons et des centres d’hébergement. Une manière de concilier théâtre et santé publique.
François Véron, infirmier anesthésiste
Depuis le collège, j’ai toujours été passionné de musique, de rock en particulier. J’en écoutais pendant des heures. Pour mes 40 ans, il y a un peu plus de dix ans, je me suis offert ma première basse, un peu comme une crise de la quarantaine, une envie de concrétiser enfin un rêve d’adolescent… J’ai commencé à prendre des cours dans une école de musique, avec mon frère, passionné lui aussi, et nous y avons rencontré d’autres musiciens, avec qui nous avons monté un groupe. Aujourd’hui, on est cinq :
un bassiste, deux guitaristes, un batteur, une chanteuse. On essaie de répéter
à peu près deux heures chaque semaine et on fait aussi deux concerts par an,
l’un au printemps et l’autre le soir de la Fête de la musique. À Curie, tout le monde connaît ma passion : ma chef évite de me mettre d’astreinte le jeudi, soir de répétition, ou le soir de la Fête de la musique… J’aime le rock pour son énergie. Cela me fait un bien fou de me vider la tête une fois par semaine, de me mettre à 100 % dans autre chose. C’est une vraie parenthèse.
Ludivine Denis, assistante médicale
Depuis octobre, je fais de la course à pied en compétition, dans le club d’athlétisme de ma ville, Meaux. Cette année, j’ai fait mon premier semi-marathon, celui de Paris : 21 km en 1 h 50… Je fais aussi beaucoup de courses locales, comme récemment un trail de plus de 34 km, soit plus de 3 h 30 de course. J’ai commencé par de petits footings qui m’ont permis d’acquérir de l’endurance et du souffle mais, lorsqu’on court seule, on stagne. Depuis que je cours dans un club, je suis déjà montée deux fois sur le podium, c’est beaucoup plus motivant. Je vois que je progresse, je me prends au jeu, je me fixe des défis. La course, c’est mon antidépresseur naturel, mon exutoire. Je côtoie la maladie quotidiennement, ce qui n’est pas forcément évident, alors lorsque je sors de Curie, je mets tout cela de côté. Même si la course est un sport individuel, il y a aussi un fort esprit d’équipe. On s’encourage les uns les autres, un peu comme dans une famille. Mon prochain défi, c’est le marathon de Paris, en avril. 42 km…
Ségolène Barbé