Avoir un enfant après un cancer. Cette demande légitime se fait de plus en plus pressante alors que le cancer touche de nombreuses jeunes femmes en âge de procréer.
Pourtant, certains traitements, comme la chimio et de la radiothérapie peuvent impacter notre capacité à concevoir. Avant le début du protocole, les femmes peuvent donc recourir à des techniques de préservation de la fertilité : vitrification d’ovocytes ou d’embryons, cryopréservation du tissu ovarien… Elles ont toutefois leurs limites (voir notre article sur les techniques de préservation de la fertilité). L’un des risques majeurs est de conserver un tissu déjà envahi par des cellules cancéreuses.
Une équipe danoise a réussi à contourner ce problème. Leur méthode prometteuse a été présentée hier au congrès de l’European Society of Human Reproduction and Embryology : les chercheurs ont prélevé du tissu ovarien chez des femmes devant subir des traitements anticancéreux. Ce tissu a ensuite été traité chimiquement pour éliminer toutes les cellules, et par conséquent les éventuelles cellules cancéreuses qui s’y trouvaient. Ne restait alors qu’un « squelette », une sorte d’échafaudage qui a servi de support pour faire croître et se multiplier des follicules, les cellules à partir desquelles les ovules se développent. L’ovaire artificiel ainsi obtenu a ensuite été greffé chez des souris. Un quart d’entre eux a survécu pendant 3 semaines.
La technique est encore à un stade précoce de développement. Les chercheurs doivent encore faire face à des défis majeurs comme améliorer la survie des cellules et amener l’ovaire à maturité. Pourtant c’est bien une nouvelle piste de recherche et d’espoir qui est ouverte !
Emilie Groyer