Résumé de l’épisode précédent : Anne, jeune femme rennaise qui souffre depuis huit ans de sécheresse et douleurs vaginales lui interdisant tout rapport sexuels, découvre que ces douleurs pour lesquelles on lui a prescrit de la mésothérapie, des antidépresseurs, des séances de psy (et autres) sont tout simplement les symptômes d’une atrophie vaginale. Et bonne nouvelle : cela se soigne !
Dans son cabinet le Dr Sebban-Sarfati a écouté avec attention l’ensemble des symptômes que je résume par la compagnie d’oursins que, lecteur, tu connais désormais bien…
– Bon, Il faut réhydrater tout cela. Ne vous inquiétez pas rien n’est perdu ; venez je vais vous examiner, n’ayez pas peur je vais le faire très doucement, je ne vous ferais pas mal…
Effectivement elle est très douce. Ne peut pas se servir du spéculum car trop douloureux. Ce n’est pas grave, il n’y en a pas besoin. Elle m’annonce dans un grand sourire que je suis éligible et qu’elle m’accueillera avec plaisir demain matin à son cabinet pour faire les injections. Si j’avais eu de l’herpès ou une mycose, cela n’aurait pas été possible mais là pas de problème! Il faudra mettre une heure avant de la crème type lidocaïne, puis au cabinet on me fera une piqûre anesthésiante avant l’injection du produit. Mais kézaco ce produit ?
Non ce n’est pas dans ma tête mais dans mon vagin déshydraté !
– Il s’agit d’un hydrogel injectable à base d’acide hyaluronique stabilisé. Il va réhydrater immédiatement et profondément la sphère vaginale.
Mais ce n’est pas juste dingue que ce soit aussi « simple » que cela ? huit ans que je vis l’enfer et ce médecin me dit qu’il y a une solution, qu’elle la connait ! J’ai l’impression de rêver en fait, je ne suis pas sûre de bien réaliser, je suis « réparable » je peux donc avoir une vie normale. Ce n’est donc pas QUE dans ma tête ?!
Mais pourquoi personne ne nous le dit dans les centres anti-cancers ? Pourquoi on nous laisse croire que « c’est normal » de souffrir ? Que ce n’est pas grave, que le principal c’est d’être en vie. Que le sexe c’est secondaire. Et puis « c’est dans la tête ». On a été traumatisée par le cancer. Mais non ! Non ! Elle l’a dit, là : je ne suis pas folle, ce n’est pas dans ma tête, c’est dans mon corps, y a une explication et surtout il y a une solution ! Rhâaaaaaaaaaaaa je ne sais pas si j’ai envie de pleurer, de rire, de crier ou de la prendre dans mes bras… Je sors de là déboussolée mais confiante et heureuse.
Visite à RoseUp association
Allez hop ! Un plan de Paris. Je pars pour Vanves en banlieue, direction Rose-Up association pour leur raconter !
Quelle émotion d’être devant cette porte ! Dans quelques instants je vais entrer dans la rédaction et rencontrer Céline et Émilie : celles qui ont répondu à mon message et qui m’ont aidé ! Et en plus, c’est vraiment top d’être à la rédaction de ce magazine que je lis depuis tant d’années, d’autant que c’est un peu mon rêve de la petite fille qui voulait devenir journaliste.
Je suis bien accueillie ! Elles sont supers « en vrai » aussi, genre elles ne font pas semblant sur Facebook c’est vraiment comme ça dans la vraie vie. Nous discutons donc de mon rendez vous avec le médecin, de mon histoire. On plaisante, on boit un thé et elles me souhaitent le meilleur pour le lendemain tout en me rassurant. Voilà, il est déjà bien tard, je passe par la pharmacie et je rentre tranquillou me reposer de cette journée très fatigante émotionnellement.
Demain, le premier jour de ma nouvelle vie !
À LIRE : Retrouvez le prochain épisode de notre série « Des oursins dans le vagin »