Dès que j’ai eu mon diagnostic, en 2021, je me suis raccrochée à mon smartphone. Après chaque rendez-vous, chaque étape, j’allais chercher des informations. Le protocole retenu pour soigner mon cancer du sein hormonodépendant a été une mastectomie et de l’hormonothérapie. Quand on est soignant, certains termes font tout de suite écho, et font surgir des questions auxquelles on ne vous répond pas toujours, ou pas tout de suite. Bien qu’on soit un professionnel de santé, cela peut nous laisser nous aussi dans un état de panique. Parfois le souvenir d’un mot me réveillait la nuit. Pour m’apaiser, faire retomber le stress, j’allais chercher des infos sur des sites médicaux de référence, comme ceux de l’INCa ou de l’institut Curie, ou ceux d’associations dont celui de RoseUp.
Le téléphone c’est aussi un bon moyen pour donner – à son rythme – des nouvelles et garder contact avec ses amis, ses collègues. L’avantage c’est que, contrairement à l’ordinateur, il est accessible tout de suite, on ne fait pas de bruit quand on écrit, et la luminosité de l’écran ne gêne pas le conjoint qui dort à côté de vous !
Le jour, la nuit, je suis connectée !
Dans un second temps, sur les conseils de mon mari d’ailleurs, j’ai recherché le contact avec d’autres femmes qui vivaient la même chose que moi. J’ai trouvé sur Facebook un super groupe, animé par des femmes bienveillantes, traversant les mêmes épreuves, et sachant trouver les mots pour répondre concrètement aux questions.
Avoir à portée de main, ce lien solidaire, cet espace de partage d’expériences m’a beaucoup aidée. Surtout au moment où l’on m’a découvert un carcinome à l’autre sein. J’ai subi une seconde mastectomie en novembre 2022.
Mutilée, ma poitrine est aujourd’hui en cours de reconstruction, je suis toujours sous hormonothérapie et j’essaie à mon tour de répondre à celles qui, comme moi, ont besoin d’être comprises et rassurées.
Je dors très peu, alors le jour, la nuit, je suis connectée !
Ces derniers temps, je m’intéresse aux douleurs après chirurgie. Ça m’intéresse parce que j’ai des séquelles : une capsulite persistante et un lymphoedème. Mais je consulte aussi des sites qui n’ont rien à voir avec la maladie, heureusement ! Je passe beaucoup de temps sur ceux qui parlent de déco – j’adore !-, et sur ceux qui me ramènent à ma Bretagne natale. Mon smartphone m’aide à penser à autre chose, à m’évader…
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Propos recueillis par Sandrine Mouchet
Retrouvez cet article Dans Rose Magazine (Numéro 24, p. 40)