« En 2015, je photographie pour mon livre « S’aimer tatouée » une femme qui, après sa mastectomie, a préféré se faire tatouer plutôt que de passer par les étapes d’une reconstruction. L’idée mûrit dans mon esprit de proposer aux femmes cherchant une alternative à la chirurgie réparatrice, ou qui souhaitent masquer les cicatrices de leur reconstruction, de se faire tatouer.
Après ces lourdes interventions, beaucoup ont du mal à accepter une poitrine qui n’a rien à voir avec celle d’avant. L’enjeu pour elles est de renouer avec leur féminité. Or le tatouage permet ça. En 2016, je crée donc l’association Sœurs d’encre et je lance les ateliers Rose Tattoo. Si d’emblée les femmes sont au rendez-vous, le milieu médical est sur la défensive.
C’est en discutant avec leurs patientes ayant choisi la démarche de se faire tatouer, et en voyant le résultat, que les médecins ont changé d’avis. D’abord ils ont trouvé ça beau, puis ils ont constaté que certaines qui jusque-là prenaient des antidépresseurs n’en prenaient plus, que d’autres parlaient de refaire leur vie. Ce sont elles qui les ont convaincus. Aujourd’hui, si l’on travaille main dans la main avec eux et si Rose Tattoo fait partie des soins de support*, c’est grâce à toutes ces femmes sœurs d’encre ! »
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Propos recueillis par Sandrine Mouchet
Photos : Xavier Lambours
* Rose Tattoo est référencé par l’Afsos, Association francophone pour les soins de supports.
Retrouvez cet article dans Rose Magazine (Numéro 19, p. 78)