Il y a des dates qui comptent. Le 5 juin 2021 en fait partie : c’est le jour où j’ai commencé le surf, avec le groupe surf santé de l’école Pure Source à Biarritz. Dès la première séance, j’ai eu un coup de cœur. Dans ce cadre idyllique, au soleil, dans une eau tempérée, j’ai immédiatement ressenti une vague (sans jeu de mot !) de bien-être. À tous les niveaux. Mon corps, ma tête, c’est comme si tous mes sens s’étaient réveillés. J’ai aussi ressenti de la fierté d’avoir osé me mettre à l’eau après toutes ces années à regarder les surfeurs depuis la plage. Jamais je n’aurais imaginé qu’un jour, ce serait mon tour ! Ce sport me paraissait inaccessible. Les surfeurs étaient pour moi des jeunes, en pleine santé, et des sportifs accomplis. Moi, les vagues me faisaient peur, et puis je me trouvais déjà un peu vieille pour me lancer. Un tas de pensées limitantes que l’annonce de mon cancer du sein métastatique, diagnostiqué il y a 3 ans, a fait sauter.
« J’ai l’impression de me laver du négatif qui m’entoure »
Les cours avec mon prof, Nicolas Pinot, ont duré six mois. Si les premières bases sont faciles à valider, ensuite ça se complique un peu. Je progresse doucement. J’ai appris à lire les conditions, à décrypter les vagues. J’ai acquis assez d’autonomie pour ne plus avoir peur d’y aller seule. J’ai investi dans 2 planches de surf et une combinaison. Je ne me trouve pas très douée, mais l’important c’est que cela me fasse du bien, que cela me permette de m’évader de mon quotidien. Quand je suis dans l’eau, j’ai l’impression de me « laver » de tout le négatif qui m’entoure. Tout ce qui compte, ce sont les vagues qui déferlent, sans jamais s’arrêter, et sur lesquelles tu n’as aucun contrôle. La question est alors : qu’est-ce que j’en fais de ces vagues ? Je passe dessus, dessous ? Je les évite ? Je les surfe ? C’est, une sorte de métaphore de la vie, et de la maladie. Ma vie est peuplée de vagues !
Malheureusement, je ne peux pas surfer aussi souvent que je le voudrais. Soumis aux conditions météo, au vent et aux marées, ce sport demande beaucoup de patience. C’est aussi ce qui fait son charme.
« J’ai perdu une partie des 10 kg pris depuis mon diagnostic »
Quand les conditions sont là, le plaisir est décuplé. Alors, je plaque tout et j’y vais. Au début, je fatiguais au bout de 15, 20 minutes. Même traverser la plage avec ma planche m’épuisait ! Aujourd’hui, je la porte comme un sac à main et je reste facilement 1h dans l’eau. Physiquement, je me sens plus forte. Grâce au surf, mais aussi à tout ce que je mets en place en parallèle. Je fais régulièrement du yoga, du vélo, du renforcement musculaire, avec comme objectif principal d’être en forme pour… le surf ! J’ai même perdu une partie des 10 kilos que j’avais pris. Quand on est malade on se fiche un peu de manger plus de gâteaux et de chocolats, c’est une source de plaisir. Le surf m’a motivée pour faire plus attention à moi, pour prendre soin de moi : j’ai envie d’être en forme pour progresser. Je suis tellement mordue que même quand je pars en vacances ma planche est du voyage.
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