Quand j’ai pris connaissance de mon cancer du sein hormonodépendant de grade 3 je faisais du CrossFit depuis deux ans et demi. Avec 4 à 5 séances par semaine, c’était mon quotidien. Donc, forcément, quand j’ai été diagnostiquée, je me suis posé la question : allais-je pouvoir continuer ? La réponse ne s’est pas fait attendre : tant que je le pouvais, il fallait que j’y aille. Tout au long de mon parcours de soin, les spécialistes qui m’ont suivie, m’ont d’ailleurs encouragée dans ce sens.
« La salle, le seul endroit où je laissais couler mes larmes »
Mais j’ai dû réduire la voilure et le nombre de séances plusieurs fois, jusqu’à un arrêt total de 15 jours après l’opération. Être privée de sport m’a permis de me rendre compte de la chance que j’avais de pouvoir en faire. Avec la chimiothérapie, j’ai commencé à perdre mes cheveux, une situation difficile à accepter. Même si cela a été une période compliquée à vivre, je ne suis pas restée dans mon canapé. J’allais toujours à la salle mais j’évitais simplement les cours collectifs. Je fuyais le regard des autres. La salle de sport restait mon seul lien avec l’extérieur, me ramenait à ma vie d’avant. Car, avec la maladie, tu te retrouves vite dans un nouveau monde, un nouveau système, que tu ne connais pas. Après l’annonce du cancer et le début des traitements, je pensais que chaque séance de CrossFit serait sûrement la dernière. J’avais la boule au ventre. Je pleurais pendant les exercices. La salle a d’ailleurs été le seul endroit où je laissais couler les larmes. C’était libérateur, mon moyen d’évacuer ce que je vivais sans avoir à me justifier.
« Le sport m’a aidée à bien réagir aux traitements »
J’ai toujours eu une bonne hygiène de vie, je ne fume pas, je ne bois pas, je mange bien, je fais beaucoup de sport. Si le cancer a été un choc, je suis aussi persuadée que prendre soin de mon corps m’a bien aidée. Faire du CrossFit a été mon moteur pour continuer à positiver. J’ai réussi à encaisser le coup et à bien réagir aux effets de la chimiothérapie et des différents traitements. Mon bras n’a pas gonflé, il a vite retrouvé une bonne mobilité et, malgré les mises en garde de mon radiothérapeute, j’ai bien supporté le port de la brassière de sport. Aujourd’hui sous hormonothérapie, j’ai repris mon rythme d’avant. J’adapte les séances en fonction de mon état du moment. C’est ce qui est génial avec ce sport complet, à la croisée des chemins entre musculation, gym et cardio : tout le monde peut adapter les exercices à son niveau, en prenant des poids plus petits ou en remplaçant les barres par des haltères par exemple. Les séances ne se ressemblent jamais. Le plus important est d’y aller, sans se fixer d’objectifs trop élevés. On en fait un peu moins, et ce n’est pas grave. À la fin de la séance, on se sent libérée, comme sur un petit nuage !
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Retrouvez cet article dans Rose magazine n°26.