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Maud Fontenoy : « J’ai pris ce cancer comme une vague à surmonter »

{{ config.mag.article.published }} 19 février 2015

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Maud Fontenoy a traversé deux océans à la rame, bouclé un tour du monde en solitaire. Mais son plus bel exploit, c'est d'avoir pu mener trois grossesses à terme malgré une opération du col de l'utérus suite à un cancer. Elle témoigne.

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Depuis que Maud Fontenoy est maman de trois enfants c’est en Polynésie française, au plus près de « son » élément, la mer, qu’elle a choisi d’amarrer sa nouvelle vie. La jeune mère famille continue, contre vents et marées, à mener des combats essentiels. Préserver la planète, protéger les enfants et la santé des femmes. La navigatrice parle, sans tabou, d’un cancer qui aurait pu ruiner sa vie, ses aventures, ses espérances. Mais qu’elle a surmonté sans chavirer.

« On m’a diagnostiqué un cancer du col de l’utérus en 2006. Trois jours avant le départ pour le tour du monde que je préparais depuis dix-huit mois. J’ai eu très peur. Depuis l’âge de quinze ans, je rêvais d’avoir un enfant; j’allais devoir y renoncer juste parce que j’avais laissé passer un peu trop de temps depuis mon dernier frottis ? Impensable ! ».

Impossible de renoncer au tour du monde malgré le cancer

À quelques jours de lever l’ancre pour une odyssée hypermédiatisée, Maud se fait opérer à La Réunion, dans le plus grand secret.   »Impossible de renoncer, tout était prêt. Le bateau, l’équipe, les enfants des écoles qui devaient suivre mon périple. J’ai choisi de ne rien dire car les partenaires financiers m’auraient lâchée s’ils l’avaient appris. »

À peine sortie de l’hôpital, encore sous le coup de l’anesthésie générale, la jeune femme se prête au jeu d’une séance photos sur le bateau. Et malgré les mises en garde du chirurgien sur le risque d’hémorragie, elle prend le départ. « Cela a été un peu difficile, les premiers jours, à cause des saignements. Mais j’ai pris ce cancer comme une étape de ma vie. Une vague à surmonter. Rien de plus. J’ai fait ce qu’il y avait à faire. Pour ne pas subir, il faut agir. Se confronter aux choses. Prendre des risques. Faire barrage à la peur et aux émotions négatives. »

Une volonté farouche de boucler ce tour du monde, bien sûr, mais surtout l’espoir! « Celui d’avoir un jour un enfant. Au plus fort des tempêtes, quand la peur de mourir me hantait, voilà ce qui m’a bien des fois reliée à la vie. »

« Mon fils est ma plus belle victoire »

Le rêve, elle le réalisera deux ans plus tard, son premier fils, Mahé naît le 30 juin 2008. « Par césarienne, parce que mon col avait été raccourci par l’opération que j’avais subie. Mon fils est ma plus belle victoire. » Désormais, pour ne pas faillir à son rôle de mère, Maud ne badine plus avec sa santé.

« Depuis cette expérience, impossible de « zapper » la case prévention et dépistage. La peur ou le manque de temps ne doivent pas être une excuse pour remettre son frottis à plus tard! Nous avons l’immense chance en France de pouvoir éviter ce type de cancer, grâce au vaccin et à un examen régulier. Ce qui est loin d’être le cas dans tous les pays que j’ai pu traverser! Alors ne négligeons pas cette opportunité et, surtout, cessons de nous plaindre. Il y a des maladies, hélas, pour lesquelles il n’existe ni vaccin ni remède! »

« Ne laissez personne vous dire que c’est impossible »

Maud Fontenoy embarque régulièrement sur son monocoque des enfants malades de cancer. Elle leur raconte la planète, les océans. Son enfance sur une goélette, la famille qui traversait les mers.; elle, fillette, et ses deux frères, vivant nus toute l’année et se nourrissant de poulpes, poissons-perroquets ou de langoustes; sa maman qui faisait la classe à son équipage de moussaillons, sur le pont du bateau…

L’arrivée sur la terre ferme à seize ans, le temps de passer son bac et de ressentir, à nouveau, l’appel du grand large. L’abandon, sans regret, de son emploi dans une agence immobilière, pour devenir l’incroyable navigatrice que l’on sait.

L’heureuse maman pousse ces petits patients à  aller au bout de leurs rêves, à ne pas renoncer. « Je leur répète de ne laisser personne leur dire que c’est impossible. En cela, la mer est un merveilleux défi, qui leur donne confiance en eux. Sur un bateau, on ne peut pas rester les bras croisés! Tout le monde travaille! Et après l’effort, le réconfort: le spectacle des dauphins et des baleines les passionne! L’espace d’un moment, ils pensent à autre chose, et se sentent comme tous les enfants de leur âge. Juste des enfants . »

 

INFO +

– Mon Bébé écolo et Ma Maison écolo, éditions Le Chêne.
– Le Sel de la vie , éditions Arthaud et en poche chez J’ai Lu.
– Pour signer la charte pour la protection des océans :  www.maudfontenoyfondation.com


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Céline Dufranc

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