Parfois, pour oser prendre la plume, un conseil suffit. Charlotte Pascal remercie sa belle-soeur, Titi, de lui avoir donné l’idée de Ma meilleure amie a un cancer du sein.
À 38 ans, cette Parisienne en terminait avec l’immunothérapie traitant son cancer HER2 positif quand… « Titi m’a dit un truc un peu déplacé, j’ai rigolé. Et puis elle m’a lancé : “Tu as dû en entendre beaucoup, des boulettes. Désolée ! Tu devrais écrire un livre sur tout ce qu’il faut faire, dire ou pas” », se souvient Charlotte.
Jusque-là, elle ne se sentait pas autorisée « à se raconter dans un livre, un de plus sur le cancer ». Mais un guide pour aider les copines, c’était tout elle ! Car, pour ses intimes, Chacha, mariée et maman de 3 fillettes, était déjà la spécialiste des conseils et astuces du quotidien. « Si avec mon expérience je pouvais aider des gens, alors banco ! »
« J’écris comme je parle, gros mots inclus »
Écrivant « comme elle parle, gros mots inclus », avec un humour libérateur, cette directrice de com pêchue – aujourd’hui en rémission – détaille et illustre elle-même son parcours de « Wonder Woman du cancer » et rend hommage à ses « wonder friends », qui l’ont aidée dans son combat.
Celle à qui elle a broyé la main, de douleur, lors de ses tatouages de sourcils, celles qui ont organisé « une soirée en rose » pour célébrer sa féminité, juste avant la mastectomie… Bonnes pratiques (plutôt choisir le SMS pour annoncer son cancer à ses copines « pour les laisser digérer, à leur rythme »), anecdotes et conseils pour assumer par exemple son crâne rasé puis « sa coupe de merde » (sic), Ma meilleure amie fourmille de trucs anti-bourdes à destination des proches (comment changer les idées de la malade avec tact ?, éviter les phrases qui font mal, trouver les produits de beauté adaptés et qui feront plaisir…).
« Les gens sont empathiques, mais souvent maladroits, car le cancer fait peur. » Écrit pour « faire comprendre ce que les patientes vivent vraiment et libérer leur parole », ce livre s’est révélé être un véritable exutoire. Finalement, grâce à lui, Charlotte se dit aujourd’hui « détachée de la maladie ». Elle reste Chacha les Bons Conseils, qu’on consulte toujours quand on craint de commettre un impair, et qui a désormais une réponse toute prête : « Vous devriez lire mon livre ! »
À LIRE
Ma meilleure amie a un cancer du sein, illustrations de Marie Assénat, éditions Flammarion
Retrouvez tous les épisodes de notre série « Elles ont écrit sur leur cancer »
Photographie de Philippe Quaisse
Retrouvez cet article dans Rose Magazine (Numéro 23, p. 82)