L’échappée, c’est un peu votre histoire ?
Oui, cette histoire m’est arrivée en 2012. J’ai eu un cancer du sein à 33 ans. Et j’ai trouvé dans la maladie une force de vie que je ne me connaissais pas. J’étais chauve, j’avais mal. Mais je chantais et dansais dans ma chambre d’hôpital comme Alice, heureuse d’être vivante. J’avais trouvé une échappatoire dans l’écriture de mon blog, je m’inventais des histoires et je les partageais. J’ai eu des retours extrêmement positifs de malades ou bien portants, qui suivaient mes moments d’échappée. Ce qui m’a donné envie de continuer en image avec ce film, L’échappée1, une fable poétique et fantaisiste. Le cancer et la maladie ne sont pas très « vendeurs », mais j’aimerais justement changer cette vision des choses. La maladie peut être une prise de conscience sur la vie que nous menons et nous pouvons en sortir grandis. Mon ambition est de transmettre cette énergie à l’image, et aux spectateurs. Faire rire et émouvoir.
Dans le film, comment réagit Alice face à son cancer ?
Elle a un secret pour rester positive : face à la violence de la situation, sa souffrance physique et morale, Alice s’échappe ! Elle part loin de la réalité, s’enfuit grâce aux merveilles de son imagination : elle voit les prises électriques s’animer, des oiseaux en origami voler autour d’elle, et elle s’imagine que son chirurgien est fou d’elle… Mais est-ce vraiment dans son imagination ?
Jouer avec l’imaginaire, c’est important ?
Lorsque l’imagination et les rêves prennent vie à l’écran je suis comblée. C’est pourquoi la chambre d’hôpital ne sera jamais dans une ambiance froide, même en version naturelle puisque nous la voyons toujours du point de vue d’Alice. Sa chambre de princesse sera remplie de petits détails sortis de son inconscient. Elle sera très colorée avec une forte présence de la nature. Et pour accentuer la poésie du film, mes musiciens Clare et Olivier Manchon créeront une ambiance féerique digne des mélodies de Michel Legrand ! Ce film est là pour rêver et faire rêver. Comme l’ont fait les réalisateurs qui m’ont toujours fascinée, et que j’aimerais rejoindre dans l’esthétique de mon film : Jacques Demy (Peau d’Ane), Jean Cocteau (La belle et la Bête) ou plus récemment Michel Gondry. Leurs ambiances magiques et surréalistes m’enchantent.
A qui avez-vous pensé pour incarner Alice et le chirurgien ?
A deux beaux acteurs, Vanessa Guedj et Alexis Michalik. Tous deux ont cette joie de vivre que je souhaite transmettre aux spectateurs.
Pour boucler le budget de ce court-métrage qui sera tourné en août, vous avez besoin d’un coup de pouce ?
Oui, c’est pourquoi nous avons lancé une campagne Ulule http://bit.ly/2u55CiQ. On remercie déjà tous les contributeurs qui nous ont suivi, et qui, comme nous, sont pour la vie, l’imagination et ont envie de rêver ! Promis, on va vous faire un très beau film !