Jeudi 20 septembre. Élodie, 29 ans, franchit la porte d’une grande maison située en plein cœur du 10ème arrondissement à Paris. Comme 178 autres patientes, elle s’est inscrite à la première journée « A vos côtés » organisée par la Roche-Posay.
Objectif de la marque dermo-cosmétique ? Apporter un peu de douceur aux patients (hommes et femmes), touchés par des problématiques de peau, à travers des ateliers sur-mesure dédiés à la beauté, au bien-être, à la nutrition. Tout a été pensé pour que l’on se sente comme à la maison… Dans un décor digne d’Elle Déco, les patientes, belles comme le jour, déambulent, un muffin ou un thé à la main, passant du salon cosy à la verrière ultra lumineuse. 10h. Les ateliers vont bientôt commencer. Pour démarrer en douceur, Elodie monte au premier étage pour une séance de sophrologie. Elles sont une quinzaine à avoir eu la même envie : lâcher prise.
Les copinstagrameuses
13h. Réunies autour de la blogueuse Sweetie près du buffet healthy, une joyeuse bande de patientes gourmandes s’embrasse. Les rires fusent. « C’est grâce au flyer publié sur instagram en suivant @roseassociation et @larocheposay que nous nous sommes retrouvées », raconte Alison, suivie pour une maladie de Hodgkin. Avant cette journée, nous ne nous étions jamais rencontrées physiquement, nous étions juste des « copines d’insta ». Mais à la fin de la matinée, Nour, Julie, Christel, Sophie, Amélie, Laura sont devenues de vraies copines avec lesquelles nous prévoyons de bruncher début novembre ! ».
Alison ne perd pas une minute. Elle s’est inscrite à tous les ateliers : « Je ne veux pas rater l’après-traitement», explique-t-elle. Ayant eu ma dernière chimio mardi, je voudrais des conseils pour la reprise du sport, le soin du corps, la nutrition et la gestion des émotions ». De son côté, Christel se dirige vers l’atelier nutrition de Cindy, créatrice du blog curcumabox. Maman d’une petite fille de 5 ans et en rémission d’un cancer du sein, Cindy est là pour partager ses précieux conseils food, santé et bien-être, acquis au cours de sa formation en naturopathie. Le crédo de celle qui a banni à tout jamais lait, gluten, sucre et divers « poisons » de ses placards ? « Chacun est son propre pilote et doit trouver ce qui lui correspond ». Entre deux bouchées de cake au chocolat-thé matcha, Alison la carnivore compte y aller « step by step, en commençant par remplacer tout ce qui est blanc, sucre, farine, pâtes… par du semi-complet et en développant la cuisson vapeur ». Pour Sophie, concertiste de 51 ans, c’est déjà acquis : « je mange déjà sans sucre, sans sel, sans gluten ». Impressionnée, son amie Michèle, infirmière de son état, a plus de mal : « depuis que je suis sous hormono, j’ai déjà pris 5 kilos. Je pense arrêter ce traitement. Je suis deux fois plus fatiguée qu’avant, je dors tout le temps ». Regardant autour d’elle, elle confie : « voir toutes ces femmes réunies, solidaires, complices, me donne encore plus envie d’aider et de m’engager dans une association ».
Mettre du baume au corps et à l’âme
Au 1er étage, top départ pour l’atelier maquillage. Aux pinceaux, Maud et Sandrine. Assises face à leur miroir, une vingtaine de patientes. Entre elles, elles font tomber le masque et… le foulard. Après un démaquillage minutieux, suivi d’un pschitt d’eau thermale, « on passe à l’hydratation », indique Sandrine. « Primordial quand on a la peau ultra sensibilisée par les traitements. Appliquez délicatement votre crème, préalablement réchauffée entre vos mains, du bas vers le haut, pour un effet liftant. Avec ce qui reste, hop, un petit massage de mains ! ». Maud prend le relais pour le maquillage. « L’idéal, pour dissimuler les petites rougeurs ou imperfections, c’est d’utiliser une crème hydratante teintée contenant un indice anti-UV, puis de poser une touche de blush caramel ou rosé, selon votre carnation ».
« Le plus dur, c’est de redessiner le regard », fait remarquer Nathalie, 51 ans, qui a perdu ses cils et ses sourcils avec la chimio. Armées d’un crayon, les patientes doivent dessiner un bel arc de cercle, en reliant trois points. « S’il ne vous reste vraiment pas de cils, inspirez-vous d’une photo d’avant », conseille Maud. Vous pouvez utiliser un crayon, en dessinant de fines hachures puis en les fondant avec la petite brosse, un fard à paupières, ou un pochoir ». Contente du résultat très naturel obtenu, Nathalie remet son foulard en place. « Je vais pouvoir le refaire chez moi », s’enthousiasme-t-elle, avant de se rendre à l’atelier de socio-esthétique, où un dermatologue pourra répondre à ses questions. « Depuis mon hormono, je suis sèche de partout », avoue-t-elle en riant. Comme il n’est pas question de ne pas avoir une vie sexuelle épanouie avec mon compagnon, je voudrais en savoir plus sur le laser Mona Lisa touch ». A ses côtés, Sylvie évoque ses ongles douloureux. Maud lui explique le protocole à suivre : « 1 ou 2 couches de bases au silicium -il en existe même des mates pour les hommes !-, puis 2 couches de vernis foncés, suivies d’un top coat. A renouveler une fois par semaine, pendant et jusqu’à 3 mois après le fin des traitements ».
Dans le jardin ensoleillé, le dernier cours de Rose Pilates, animé par Jocelyne Rolland, a démarré. Allongées sur des tapis aussi rose que leurs joues, les participantes lèvent la jambe droite. « Qu’est-ce que cela va nous apporter ? », demande Marie-Thérèse. « Le Pilates permet de redonner du maintien, de la souplesse et aide à se sentir plus forte face aux effets secondaires des traitements », explique la super kiné, avant de proposer une dernière posture, la Petite sirène. « Vous savez, la statue du conte d’Andersen qui est à Copenhague ? » D’abord incrédules, les filles prennent la pause. « Mine de rien, on sent que ça tire », dit Elisabeth Bernardo. « Vous pouvez poursuivre à la maison, en regardant la vidéo sur you tube (lien)», précise Jocelyne. Les exercices peuvent être réalisés sur une chaise, dans une salle d’attente».
Bientôt 17h. Les filles se lèvent. La journée « A vos côtés s’achève »… Un dernier regard sur la lingerie Garance, encore quelques conseils glanés sur le corner La Roche-Posay…
Entre deux numéros de téléphone ou d’adresses e-mails échangés, les bises claquent. « Tu la feras quand, toi, ta cure à la Rose Posay ? », demande Elisabeth, auteure du blog elisabethforever à Mélanie. « Pendant les vacances de la Toussaint », lui répond sa copine de cure.
« C’était chouette cette journée rien que pour nous », murmure Julie à Christel dans le hall, sa nouvelle copine insta, en enfilant sa veste. Un grand sourire aux lèvres, Yosra, 29 ans, ajuste son beau turban couleur feuilles d’automne. Celle qui refuse qu’on l’assimile à son cancer s’amuse du tour qu’a pris la journée : « Je suis venue avec plein de questions et je repars avec une super « pinco* ! ». Elodie ne cache pas sa joie. « On va se revoir la semaine prochaine », ajoute-t-elle. Ca met vraiment du baume au cœur parce que Paris, pour moi, c’est un peu l’inconnu. Je cherche du travail et je ne connais pas grand monde ». « Une course, ça se gagne avant la ligne de départ », l’encourage Yosra, la vie, le cancer, c’est pareil ! ».
*copine