L’hormonothérapie est un traitement hormonal.
FAUX.
Son nom est trompeur, l’hormonothérapie n’est pas un traitement à base d’hormones. Au contraire, son objectif est de bloquer leur action dans les cas de cancers hormonodépendants (c’est-à-dire sensibles aux hormones sexuelles).
Il existe 3 types d’hormonothérapie : les anti-oestrogènes, les anti-aromatases et les analogues de la LH-RH.
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Si on me prescrit de l’hormonothérapie, c’est qu’il reste encore des cellules cancéreuses.
NI VRAI, NI FAUX.
L’hormonothérapie est prescrite en adjuvant, après les principaux traitements (chirurgie, chimiothérapie et radiothérapie), au cas où il resterait des cellules cancéreuses. Son but : empêcher une potentielle récidive.
Je prends un risque si je ne vais pas au bout de mon traitement.
VRAI.
Statistiquement, le fait de ne pas aller au bout de l’hormonothérapie augmente le risque de rechute. L’arrêt du traitement est une décision personnelle qui doit être prise en pleine connaissance de cause. Parlez-en à votre oncologue. Vous pouvez aussi vous faire accompagner par un psychologue.
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Je peux suspendre mon hormonothérapie pour avoir un bébé.
VRAI.
Faire une pause hormono est possible, mais il est préconisé d’avoir suivi son traitement pendant au moins 5 ans avant d’envisager une grossesse. Une fois l’hormonothérapie suspendue, il est conseillé de respecter un délai, dont la durée est variable selon le type de traitement, le temps d’éliminer le produit car il peut provoquer des malformations du fœtus. Si vous avez un projet de bébé, parlez-en le plus tôt possible à votre oncologue.
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Je vais être définitivement ménopausée.
FAUX.
Il s’agit d’une ménopause artificielle. La disparition des règles est transitoire et les cycles peuvent reprendre normalement après l’arrêt de votre traitement. Si vous commencez l’hormonothérapie à l’approche de l’âge de la ménopause (en moyenne 51 ans), il est toutefois probable que vous soyez définitivement ménopausée à la fin du traitement.
Je n’ai plus besoin de contraception sous hormono.
FAUX.
Il peut toujours y avoir des ovulations malgré le traitement. Pilule et stérilet hormonal sont contre-indiqués en cas de cancer hormonodépendant, utilisez une contraception mécanique telle que le préservatif ou le stérilet en cuivre.
Rien ne soulage ses effets secondaires.
FAUX.
Il existe des solutions. Évidemment, on oublie les traitements hormonaux de substitution (THS) et on se tourne vers des alternatives non-médicamenteuses. Exemple : l’activité physique adaptée, qui aide à contrer la fatigue, les douleurs articulaires, la prise de poids, les troubles du sommeil ou de l’humeur. Marcher 30 minutes par jour est un bon début. C’est aussi efficace pour limiter le stress ou l’anxiété, tout comme la méditation de pleine conscience, la sophrologie, l’acupuncture ou encore l’hypnose. Ces deux dernières solutions en particulier peuvent aussi vous aider à atténuer les bouffées de chaleur.
Concernant l’atrophie et la sécheresse vaginale, qui entraînent des douleurs lors des rapports, il est possible de les soulager avec des gels hydratants, des ovules, des injections d’acide hyaluronique, du lipofilling ou encore le laser MonaLisa Touch.
L’hormonothérapie me fait paraître plus vieille.
VRAI.
La plupart des témoignages font état de relâchement cutané, de sécheresse de la peau et de rides qui se creusent ou encore de douleurs articulaires. Pourquoi ? Parce que les œstrogènes assurent de nombreuses fonctions essentielles dans le corps, comme par exemple la production de collagène et d’acide hyaluronique naturel.
L’hormonothérapie fait grossir.
NI VRAI, NI FAUX.
Il est difficile d’affirmer qu’elle seule concourt à la prise de poids. La sédentarité liée aux traitements et les traitements eux-mêmes (certaines chimiothérapies) peuvent aussi y participer.
Il est possible de prévenir et limiter cette prise de poids grâce à une activité physique adaptée et un suivi diététique. À l’hôpital, la consultation est prise en charge à 100 % dans le cadre de votre affection longue durée (ALD).
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Merci au Dr Olivier Tredan, oncologue au centre Léon Bérard à Lyon, pour son aide dans la rédaction de ce vrai du faux.