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C’est quoi une hormone ?
C’est une substance sécrétée dans le sang par certains tissus ou glandes du corps humain. Les hormones transmettent un message à des organes situés à distance. Pour décoder ce message, les organes doivent être équipés de capteurs qu’on appelle des récepteurs.
Chez les femmes, les plus connues sont les œstrogènes.
Quel est le rôle dQueles œstrogènes et comment sont-ils produits ?
Les œstrogènes régulent principalement le développement des seins et le cycle menstruel. Ils jouent aussi un rôle dans le maintien de la masse osseuse.
Ils sont synthétisés majoritairement par les ovaires. Leur sécrétion est très finement régulée. L’une des hormones impliquée dans ce contrôle est la LH-RH synthétisée par l’hypothalamus, une zone du cerveau.
Dans une moindre mesure, les œstrogènes proviennent également de la transformation des androgènes, produits par les glandes surrénales, sous l’action d’un enzyme : l’aromatase. Cette transformation a lieu dans le tissu adipeux, le foie, les muscle, le cerveau et le tissu mammaire.
Quel est le lien avec le cancer ?
Certaines tumeurs sont dotées de récepteurs aux hormones sexuelles que sont la progestérone (chez les hommes et les femmes) et les oestrogènes (chez les femmes). On parle alors de cancer hormonosensible ou hormonodépendant car sa croissance est stimulée par cette hormone. On considère, en général, qu’un cancer est hormonodépendant quand au moins 10% de cellules qui composent la tumeur expriment ces récepteurs.
C’est le cas de la majorité des cancers du sein (60 à 75%), de certains cancers de l’endomètre et de la prostate.
À quoi sert l’hormonothérapie ?
Contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, l’hormonothérapie n’est pas un traitement à base d’hormones. Au contraire. L’hormonothérapie a pour but de bloquer l’action des hormones sexuelles. Elle est donc indiquée pour les personnes touchées par un cancer hormonodépendant.
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Quelles sont les différents types d’hormonothérapie pour le cancer du sein ?
Il existe trois types d’hormonothérapie pour le cancer du sein :
– Les anti-œstrogènes. Ils empêchent les œstrogènes de se fixer sur leur récepteur et donc de délivrer leur message : stimuler la croissance de la tumeur. C’est le cas du tamoxifène.
– Les anti-aromatases (ou inhibiteurs de l’aromatase). Ils empêchent la production d’œstrogènes à partir des androgènes après la ménopause. C’est le cas du létrozole, de l’anastrozole et de l’exémestane.
– Les analogues de la LH-RH (ou GnRH). Ils bloquent la LH-RH et empêchent ainsi les ovaires de produire des oestrogènes. C’est le cas de la goséréline, de la leuproréline et de la triptoréline.
Comment se fait le choix de l’hormonothérapie ?
Il dépend de l’agressivité, de la taille et de l’étendue de la tumeur, mais également du statut ménopausique de la patiente.
Le tamoxifène et les anti-aromatases sont indiqués pour les femmes ménopausées. Si la tumeur est de petite taille et peu agressive, on préfèrera le tamoxifène. Sinon, on préfèrera les anti-aromatases (sauf si elles sont mal tolérées)
Si la patiente n’est pas ménopausée, comme ses ovaires produisent toujours des oestrogènes, on pourra donner en plus des analogues de la LH-RH.
Combien de temps dure le traitement ?
L’hormonothérapie prescrite en adjuvant dure au moins 5 ans.
Chez les patientes avec un atteinte ganglionnaire, une prolongation du traitement peut être proposée (généralement pour 7 ou 10 ans au total) : des études récentes ont en effet montré que continuer le traitement réduit les risques de récidives.
En 2020, une étude française a montré qu’une femme sur 6 arrêtait son hormonothérapie après un an en raison des effets secondaires.
Quels sont les effets secondaires ?
Ce sont souvent ceux de la ménopause : bouffées de chaleur, fatigue, prise de poids, dérèglement du cycle menstruel chez la femme non ménopausée, pertes, sécheresse vaginale, …
Les anti-aromatases augmentent aussi le risque de sécheresse et d’atrophie vaginale, ainsi que de douleurs ostéoarticulaires et d’ostéoporose.
Le traitement par tamoxifène est associé à une augmentation du risque de développer une thrombose veineuse ou un cancer de l’endomètre mais les cas sont rares.
Pour réduire ces effets secondaires, la dose des traitements ou le moment de leur prise peut être ajustée. Le type de molécule utilisé aussi peut être changé. N’hésitez donc pas à en parler à votre médecin.
Merci au Dr Pistilli, cancérologue médical à Gustave Roussy, pour son aide dans l’écriture de ce késako.