Voilà plus 20 ans que le Pr Ray-Coquard se consacre à la lutte contre les cancers gynécologiques rares et plus particulièrement contre le cancer de l’ovaire. Oncologue au Centre Léon Bérard (Lyon), elle a été présidente du groupe de recherche clinique en gynécologie auprès de l’Inca et dirige actuellement le Groupe d’Investigateurs Nationaux pour les Etudes des Cancers de l’Ovaire (GINECO) dans le but de faire progresser le traitement des cancers gynécologiques et coordonne le réseau des tumeurs rares.
Ses efforts sont aujourd’hui récompensés par le prestigieux ESMO award décerné chaque année par la société européenne d’oncologie à un cancérologue pour sa contribution exceptionnelle aux avancées médicales. Le Pr Ray-Coquard nous a octroyé quelques minutes dans son emploi du temps ultra chargé pour répondre à nos questions.
Quelle a été votre contribution majeure dans la lutte contre le cancer ?
Mes travaux ont permis d’améliorer la prise en charge des cancers rares gynécologiques. En cela, l’étude PAOLA-1 que j’ai dirigée a été un vrai tournant puisqu’elle a amélioré la survie des femmes touchées par un cancer rare de l’ovaire présentant une anomalie dans la réparation de l’ADN.
Cela a aussi montré à quel point la recherche sur les cancers rares, en aidant à mieux comprendre la biologie de la tumeur, pouvait également aider à mieux prendre en charge des cancers plus fréquents. C’est pour cela que j’ai intitulé la conférence que j’ai donnée au moment de la remise du prix « La beauté de la rareté » .
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Que représente pour vous cette récompense ?
C’est une grande fierté pour la France et la recherche française en cancérologie. Je dois aussi reconnaitre que je suis fière d’être la première femme française à avoir reçu l’ESMO award. Recevoir ce prix m’a procuré une grande émotion.
À qui dédiez-vous cette récompense ?
Je le dédie à toutes ces patientes qui ont aidé à faire avancer la recherche en participant aux essais cliniques et aussi à mes enfants qui m’ont laissé le temps de faire tout cela.
Propos recueillis par Emilie Groyer