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ESMO 2023. L’exposition aux particules fines augmente le risque de cancer du sein

{{ config.mag.article.published }} 30 octobre 2023

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Selon une étude française présentée cette année à l’ESMO, les PM2,5 présentes dans l’air augmentent le risque de développer un cancer du sein, et ce même quand les seuils réglementaires sont respectés. Décryptage avec le Pr  Béatrice Fervers, l’épidémiologiste qui a conduit l’étude. 

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En 2013, le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC) classait la pollution atmosphérique parmi les agents cancérigènes pour l’homme, suite notamment à de nombreuses études épidémiologiques établissant un lien entre l’exposition aux particules fines1 et les cancers du poumon. La pollution de l’air pourrait-elle aussi être responsable d’autres cancers ? C’est la question que s’est posée le Pr  Béatrice Fervers, cheffe du département Prévention Cancer Environnement au centre Léon-Bérard. Dans son étude XENAIR, présentée cette année à l’ESMO, elle s’est penchée sur le cas des cancers du sein.

Pourquoi avoir choisi de vous intéresser au cancer du sein plutôt qu’à une autre localisation ?

Il existait déjà des études sur le lien entre pollution de l’air et cancer du sein mais leurs résultats étaient discordants, notamment en ce qui concerne les particules fines et le dioxyde d’azote. Nous avons donc réalisé une méta-analyse sur les publications existantes. Ce qui en est ressorti c’est que la plupart des études analysent l’exposition sur une période très courte et n’utilisent que l’adresse de résidence comme référence. Pour répondre à ces limites, nous avons décidé de mener une étude sur une longue période, plus de 20 ans, et considérer non seulement l’exposition à la pollution de l’air sur le lieu de résidence mais également sur le lieu de travail.

Comment avez-vous mené votre étude ?

Nous avons utilisé les données de la cohorte E3N. Il s’agit d’une cohorte française de 100 000 femmes âgées de 40 à 65 ans au moment de leur inclusion dans la cohorte en 1990. Tous les 2 à 3 ans, elles reçoivent un questionnaire sur leur état de santé, leurs facteurs de risque face au cancer et d’autres pathologies. Dans un questionnaire spécifique à l’étude, elles ont renseigné également leur adresse de résidence et de travail.

Ensuite, nous avons appliqué un modèle pour déterminer leur exposition à 3 polluants de l’air : les PM2,5, les PM102 et le dioxyde d’azote. C’est un modèle que nous avons déjà validé qui prend en compte les données des stations de mesure de la qualité de l’air. Nous avons aussi considéré des caractéristiques géographiques, comme les reliefs ou les vents par exemple. Cela permet d’obtenir une estimation des concentrations des polluants atmosphériques plus fine car nous ne disposons pas de stations de mesure sur tout le territoire.

« Une augmentation de l’exposition de la pollution de l’air, correspondant à la différence entre ville et campagne, augmente le risque de cancer du sein de 28% »

Votre étude couvre quelle période ?

Nous avons débuté notre étude en 2015 et nous avons analysé les niveaux de concentrations des polluants sur la période entre 1990 et 2011.

La pollution de l’air était-elle plus importante qu’actuellement ?

Pour les PM2,5, elle était légèrement au-dessus du seuil recommandé aujourd’hui dans l’Union européenne. Le seuil est fixé depuis 2015 à 25 µg/m33. Dans notre étude, l’exposition estimé était autour de 26 µg/m3.

Qu’avez-vous montré ?

Nous n’avons pas établi de lien significatif entre la survenue d’un cancer du sein et le NO2 ou le PM10. En revanche, nous avons montré qu’une augmentation de l’exposition aux PM2,5 de 10 µg/m3  augmente de 28% le risque de développer un cancer du sein. Concrètement, 10 µg/m3 , c’est à peu près la différence de pollution qu’il existe entre un milieu rural et un milieu urbain.

Il nous reste encore à calculer la part attribuable, c’est-à-dire le pourcentage de cancers du sein causés par les PM2,5 chaque année. Les analyses sont en cours.

On comprend bien le lien entre les polluants de l’air et les cancers du poumon mais comment expliquer qu’ils puissent provoquer des cancers du sein ?

On sait que les PM2,5 sont suffisamment petits pour passer des poumons à la circulation sanguine et atteindre des organes. En revanche, on ne connaît pas exactement les mécanismes qui mènent au développement d’une tumeur. Il existe plusieurs hypothèses. Les PM2,5 pourraient favoriser le cancer en créant un environnement inflammatoire ou oxydatif favorable. Ils pourraient également provoquer des modifications épigénétiques de l’ADN ou agir comme des perturbateurs endocriniens.

On ne peut pas non plus exclure l’hypothèse que les PM2,5 ne soient pas directement en cause. On sait que les polluants de l’air ont une forte colinéarité, en d’autres termes : quand l’un augmente les autres aussi. On peut donc imaginer que c’est un autre polluant de l’air, qui suit la même évolution que les PM2,5, qui est en fait responsable des cancers du sein. Nous sommes en train de mener d’autres travaux pour le préciser.

Il faudrait donc abaisser les seuils d’exposition aux particules fines ?

Nos résultats montrent que même en respectant les seuils européens actuels pour les PM2,5 de 25 µg/m3, la pollution atmosphérique reste responsable d’un nombre non négligeable de cancers. Ces seuils sont fixés en prenant en compte la faisabilité technique et économique. Il faudrait qu’ils prennent davantage en compte les impacts sanitaires. L’Organisation Mondiale de la Santé recommande, elle, depuis 2021, de fixer le seuil de PM2,5 à 5 µg/m3..

Comment pourrait-on y parvenir ?

La réglementation et les évolutions technologiques ne vont pas suffire. Il faut créer un environnement sociétal qui favorise des changements comportementaux, en ce qui concerne les déplacements, nos modes de chauffage etc. Par exemple, la ville de Lyon facilite le déplacement sans voiture en créant de nombreuses pistes cyclables… L’Etat doit agir mais chacun à son échelle peut aussi contribuer à réduire la pollution atmosphérique.

Propos recueillis par Emilie Groyer

1. Aussi appelées PM2,5 en raison de leur diamètre de 2.5 micron
2. Particules d’un diamètre de 10 microns
3.Les chiffres d’exposition aux polluants sont donnés en moyenne par an.

 


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Emilie Groyer

Rédactrice en chef du site web de Rose magazine. Titulaire d'un doctorat en biologie, Emilie a travaillé 10 ans dans le domaine des brevets en biotechnologie avant d'opérer une reconversion dans le journalisme. Elle intègre la rédaction de Rose magazine en 2018. Sa spécialité : vulgariser des sujets scientifiques pointus pour les rendre accessibles au plus grand nombre.

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