Retranscription :
Pouvez-vous nous présenter l’étude à laquelle vous avez participé ?
Cette année à l’ESMO, nous avons eu les résultats de l’étude TROPION-Breast01 qui est une grande de phase 3 qui inclut des patientes avec un cancer du sein métastatique hormonodépendant et qui ont reçu déjà des traitements auparavant pour le cancer du sein métastatique c’est-à-dire des hormonothérapies, des traitements ciblées, mais aussi une ou 2 lignes de chimiothérapie pour la maladie métastatique.
Quel traitement a été testé dans cette étude ?
Le traitement expérimental testé dans cette étude s’appelle datopotamab deruxtecan. L’abréviation est Dato-DXd. Qu’est-ce que c’est que ce traitement ? C’est un anticorps drogue conjugué ou un anticorps conjugué avec la chimiothérapie. Ça veut dire qu’un anticorps qui est capable de reconnaître une protéine sur la surface de la cellule tumorale peut véhiculer une chimiothérapie très puissante, surtout dans les cellules tumorales, et épargner le plus possible les tissus sains. C’est une stratégie très innovante. Il y a déjà une grande classe de médicaments qui fonctionnent de cette manière qui peuvent apporter des améliorations importantes dans le traitement des cancers dans le futur.
Quels sont les résultats de cette étude ?
Les résultats de cette étude ont montré que ce médicament, le Dato-DXd, comparé à une chimiothérapie standard, celle que nous pouvons utiliser aujourd’hui dans la pratique clinique, peut améliorer la survie sans progression1 : pour les patientes traitées avec le Dato-DXd, elle était de 6,9 mois en comparaison avec 4,9 mois dans le groupe des patientes traitées avec de la chimiothérapie standard. Et ce ne sont que les premiers résultats donc on s’attend à une amélioration au cours du temps. Deuxième point qui est très important c’est que le profil de toxicité de ce médicament semble plus favorable que celui de la chimiothérapie. Donc d’un côté on a plus d’efficacité et de l’autre
Ce traitement va-t-il bientôt être disponible ?
Je pense qu’il faudra attendre que les résultats soient plus mâtures, Ces résultats sont assez prometteurs mais bien sûr il faudra avoir plus de suivi de ces patientes pour voir ce qu’il survient au cours du temps. Et surtout, il faudra après comprendre à quel moment introduire cette thérapie car nous avons de plus en plus cette stratégie des ADC dans la classe de médicaments que nous avons à notre disposition pour ces patientes, donc il faudra bien comprendre comment mieux sélectionner les patientes qui peuvent bénéficier d’un ADC ou de l’autre.
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Propos recueillis par Emilie Groyer
1. Délai pendant lequel la maladie ne progresse pas