Retranscription :
Quels sont les traitements actuels du cancer du col de l’utérus avancés ?
Le cancer du col de l’utérus est le cancer gynécologique le plus fréquent dans le monde. On peut le dépister et le prévenir par le vaccin Mais malheureusement, il continue de toucher des femmes et quand il dépasse les 4 cm, quand il dépasse ce qu’on appelle les paramètres ou quand il atteint les ganglions, le traitement habituel, c’est la chimio-radiothérapie, en même temps, concomitante.
Quelles sont les avancées présentées cette année ?
Parmi les nouveautés, un grand essai clinique qui a pris 10 ans c’est INTERLACE qui a comparé cette radio-chimio à précédée d’une chimiothérapie pour aider à réduire cette masse tumorale et peut-être prévenir les rechutes. Peut-être ? Ça, c’est confirmé. L’essai clinique est positif. On réduit le risque de rechute métastatique et on améliore un bénéfice en espérance de vie aux femmes de vie en ajoutant juste 6 semaines de chimiothérapie avant la chimio-radiothérapie. Il restera encore à préciser à qui on pourra prescrire cette chimiothérapie première mais c’est quelque chose qu’on pourra prescrire dès demain dans tous les pays du monde et en cela, ça va changer nos pratiques.
D’autres nouveautés ?
Toujours dans la prise en charge des cancers du col de l’utérus avancés, la radio-chimiothérapie était le standard et là, le challenge avec l’association à du pembrolizumab (une immunothérapie, NDLR). On sait que le pembrolizumab en rechute métastatique est utile. Pourquoi ne pas le mettre tout de suite avec la radio-chimiothérapie. Là, bénéfice également pour cet essai clinique : pembrolizumab + radio-chimio par rapport à la radio-chimio, au prix de peu de toxicités, on sait bien le manier.
Comment va se faire le choix entre la chimiothérapie première ou l’immunothérapie ?
Reste maintenant la grande question : si la radio-chimio n’est plus le standard, est-ce que c’est chimio puis radio-chimio ou radio-chimio avec de l’immunothérapie. Là, très sincèrement, il va falloir nous donner un petit peu de temps pour bien analyser l’étude, peut-être attendre la publication, pour voir à quelles femmes on prescrit l’une ou l’autre de ces thérapeutiques.
À LIRE AUSSI : Retrouvez notre article complet ici.
Propos recueillis par Emilie Groyer