« Il s’agissait de patientes ayant subi une baisse importante des globules blancs, consécutive à leurs chimiothérapies, ce qui entraîne une baisse des défenses immunitaires et une sensibilité accrue aux infections, forcément plus graves avec ce type de terrain fragile, rappelle l’onco-gynécologue Nasrine Callet, de l’Institut Curie, à Saint-Cloud. Ces patientes souffraient d’une entérocolite, une infection des intestins. S’il s’agit de la cause des décès, c’est qu’il existait une infection avec des germes très virulents ». Une enquête de pharmacovigilance a été ouverte par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Ses résultats seront présentés le 28 mars. D’ici là, l’ANSM rappelle qu’une alternative au Docétaxel existe, sans pour autant formuler de recommandation expresse.
L’institut Curie de Paris a annoncé le 16 février qu’il stoppait l’utilisation de ce générique de la molécule de chimiothérapie taxane.
Le centre de cancérologie avait déclaré le 4 février dernier auprès de l’ANSM le décès d’une nouvelle patiente survenu au cours de sa première cure de Docétaxel. Un premier décès similaire avait eu lieu à Curie en juin 2016 et avait fait l’objet d’un signalement aux autorités. Ce médicament est replacé par le Paclitaxel.
Dans l’attente des résultats de l’enquête diligentée par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament, « l’Institut Curie met en œuvre toutes les mesures thérapeutiques et organisationnelles nécessaires afin de garantir les meilleures qualité et sécurité de prise en charge à ses patientes », précise le Dr Marc Estève, Directeur de l’Ensemble Hospitalier.
L’Institut Curie administre cette molécule de chimiothérapie sous sa forme générique depuis début 2015 et son princeps depuis plus de 25 ans dans le traitement pour de certaines formes de cancers du sein.