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Le CyberKnife : une radiothérapie de haute précision

{{ config.mag.article.published }} 4 décembre 2023

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Le nouvel appareil de radiothérapie robotisé CyberKnife S7.

Puissante et hyper précise, cette technologie de radiothérapie est une arme de destruction massive des tumeurs. Le tout avec le minimum d’impact sur la qualité de vie des malades… Comment ça marche ?

En mai 2022, aux États-Unis, un pur-sang anglais de trois ans déjouait tous les pronostics en remportant le prestigieux derby de l’Arkansas, doté d’un prix de 1,25 million de dollars. Ce n’est pas tant le fait qu’un outsider gagne qui a marqué les esprits que son nom : CyberKnife. « Comme le nom de l’équipement de radiothérapie », précisait ce jour-là aux journalistes Al Gold, son heureux propriétaire. Agent immobilier à la retraite, ce sexagénaire fou de turf est un « cancer survivor ». Diagnostiqué et soigné en 2020 d’un cancer de la prostate, en rémission depuis, il ajoutait : « Cette victoire, c’est à cette technologie de pointe que je la dois. » Donner son nom au crack de son écurie a été sa façon de lui rendre hommage. À l’entendre, le protocole semble n’avoir été qu’une simple formalité : « Il a fallu quelques séances d’une durée de dix-huit minutes chacune, et c’était réglé ! » D’une puissance et d’une précision remarquables, cette machine, commercialisée par la société californienne Accuray, permet d’intervenir sur des tumeurs de petite taille, quelle que soit leur localisation. Et ce tout en limitant au maximum non seulement les effets secondaires, mais aussi le nombre de séances et la durée totale du traitement.

Suivie depuis octobre 2017 au centre Eugène-Marquis, à Rennes, pour un cancer du sein métastatique, Karine, 48 ans, a aussi été bluffée par la rapidité du processus : « Dans mon cas, il n’y a eu besoin que de trois séances, qui ont eu lieu sur trois jours d’affilée, en juin dernier. Il s’agissait de traiter une métastase osseuse située au niveau d’une lombaire. Tout a donc été très vite… sauf l’obtention du rendez-vous préalable d’IRM ! »

Cinq à dix fois moins de séances de rayons !

En pratique, en effet, tout commence par un examen d’imagerie médicale. Ce préalable permet aux médecins de fixer le nombre de séances et le réglage de la machine, pour garantir une efficacité optimale de l’intervention. Ensuite, une première séance est planifiée, qui sert à déterminer la position que le patient devra adopter pendant le traitement1. C’est aussi le moment où peuvent être fabriqués des accessoires personnalisés (moulages de parties du corps ou sangles), parfois utiles, selon la localisation de la tumeur, pour aider le patient à s’immobiliser. Là où, avec les méthodes conventionnelles de radiothérapie, il faut compter en général 25 séances réparties sur cinq à huit semaines, avec cette machine 2 à 5 séances suffisent. Soit cinq à dix fois moins ! Une prouesse rendue possible grâce à un maniement ultraprécis des rayonnements dits ionisants (rayons X, gamma, radioactifs), dont la puissance est utilisée dans toute radiothérapie.

Le principe de base de cette technologie consiste à « abîmer » le matériel génétique des cellules de la tumeur. Celles-ci sont en effet bien plus sensibles à ce traitement que les cellules saines. C’est ce qui permet de détruire les unes, tout en limitant les risques d’endommager les autres. Le rayonnement lui-même n’est pas douloureux, donc aucune anesthésie n’est nécessaire. « En revanche, c’est quand même assez impressionnant, raconte Karine. J’avais déjà été traitée par radiothérapie classique, mais là on est face à une machine gigantesque, dans une salle immense. Quand, après m’avoir aidée à m’installer, les soignants sont sortis, et que je me suis retrouvée seule, allongée sur une espèce de plaque, avec ce bras qui me tournait autour… je me suis sentie toute petite dans cet univers de haute technologie ! » La séance dure généralement une trentaine de minutes, au cours desquelles il faut bouger le moins possible. Le patient reste relié aux soignants par un micro. Il peut ainsi, à tout moment, les solliciter et leur parler s’il en ressent le besoin. Si le malade supporte mal de se sentir enfermé, ou est sujet à l’angoisse, il peut être utile qu’il en parle en amont avec l’équipe soignante, ou avec son médecin, ou encore avec un psychologue, qui pourra lui conseiller des techniques de relaxation. Et, bien sûr, ne jamais hésiter à soumettre toutes les interrogations qui nous viennent à l’esprit.

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Infographie d’Iris de Vericourt

LIRE AUSSI : Radiothérapie : d’où viennent les rayons ?

Une exactitude submillimétrique

« J’ai eu la chance d’être assez à l’aise avec l’équipe qui m’encadrait pour lui poser plein de questions. On m’a tout bien expliqué », témoigne Isabelle. Elle a reçu quatre séances de rayons par CyberKnife à l’hôpital Haut-Lévêque, à Bordeaux, en 2019, pour une métastase située au niveau d’une vertèbre. « Je n’ai pas été inquiète. Ce bras, je l’ai même vu un peu comme un ami, que je pouvais presque toucher, et qui venait à moi pour prendre soin de moi, avec une précision extrême. » Comment ça marche ? Pas moins de 200 rayons, générés par un puissant accélérateur, convergent vers la tumeur. Pour parvenir à leur cible, chacun prend un chemin distinct ; de ce fait, les cellules saines situées sur leur trajectoire reçoivent une moindre dose de rayonnement. Résultat : les effets indésirables, notamment les irritations et les brûlures, sont nettement diminués. Karine ne signale qu’un seul effet secondaire : une fatigue importante dans les jours, voire les semaines, qui suivent les séances. Pour plus de précision encore, le CyberKnife associe un bras robotisé (comparable à ceux utilisés dans les usines de fabrication des voitures) à des techniques de guidage par imagerie médicale. Ses mouvements sont ainsi contrôlés informatiquement, conformément au plan de traitement défini en amont de l’intervention1.

EN CHIFFRES

200 rayons générés qui finissent tous par converger vers la tumeur
2010 année de l’arrivée du CyberKnife en France
25 robots CiberKnife en France en janvier 2023

Pour détecter les déplacements de la tumeur et les mouvements du patient avec une exactitude submillimétrique et s’y adapter, l’outil s’appuie sur des repères anatomiques internes (os, opacités pulmonaires ou marqueurs implantés), suivis en temps réel grâce à l’imagerie. Tout mouvement, même infime, lié par exemple à la respiration du patient, est pris en compte, pour un ciblage optimisé des seules cellules malades. Avec ce système, plus besoin de tracer ou de tatouer des repères sur la peau ! Issue de recherches commencées à la fin des années 1980 à l’université de Stanford, aux États-Unis, cette technologie est arrivée en France au début des années 2010. Elle est utilisée pour traiter des tumeurs difficilement accessibles par la chirurgie, et dont la localisation ne permet pas la réalisation d’une radiothérapie classique, par exemple le cerveau. C’est pour trois métastases cérébrales que Malika a été traitée, en février 2022, par CyberKnife. L’opération ayant été considérée trop délicate, le médecin de la patiente a préconisé trois séances. L’Orléanaise a dû se rendre à Gustave Roussy pour en bénéficier. C’est l’un des rares inconvénients liés à cette machine de pointe : elle est encore loin d’être disponible partout. Seules une vingtaine de structures en France en sont équipées actuellement. « Et, là où il n’y en a pas, il est probable qu’on ne propose p1as ce traitement, souligne Malika. Raison pour laquelle il ne faut pas hésiter, le cas échéant, à solliciter un second avisé ! »

 

Retrouvez cet article dans Rose Magazine (Numéro 24, p. 52)


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Muriel De Vericourt

Journaliste scientifique

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