« On estime entre 1 000 et 6 000, le nombre de décès supplémentaires chez les malades de cancer dans les années à venir » C’est ce qu’a annoncé aujourd’hui Jean-Yves Blay, président d’Unicancer, lors d’une conférence de presse.
Une diminution de 7 à 23 % des diagnostics en fonction des territoires
Pour en arriver à ce chiffre alarmant, Unicancer a analysé les chiffres des nouveaux cas de cancer diagnostiqués entre février et août. « Sur les 7 premiers mois de la pandémie, nous avons observé une baisse de 7% du nombre de nouveaux diagnostics dans les Centres de Lutte Contre le Cancer (CLCC)”, a déclaré Jean-Yves Blay, avant d’ajouter qu’il existait « une grande disparité d’un territoire à l’autre. » Ainsi, selon les données renseignées par les établissements hospitaliers, hors CLCC, ce chiffre grimperait à 23 % sur l’ensemble du territoire.
Des retards pas encore rattrapés
En appliquant les résultats d’une méta-analyse récemment publiée, corrélant les retards de diagnostic aux chances de guérison, Unicancer a ainsi pu déterminer que de tels retards provoqueraient jusqu’à 6 000 décès supplémentaires chez les malades de cancer, victimes collatérales du Covid. Ce chiffre pourrait même être sous-estimé puisque l’étude d’Unicancer a pris uniquement en compte les retards de diagnostic et n’a pas évalué l’impact des reports de traitements.
« Où sont passés les malades ?»
L’inquiétude d’Unicancer est d’autant plus grande que ces retards de diagnostic ne semblent pas avoir été rattrapés. « Où sont passés ces malades ?, s’interroge Jean-Yves Blay. En tout cas, nous ne les avons pas vus cet été. Peut-être sont-ils arrivés en septembre et octobre. » L’étude d’Unicancer s’étant focalisée sur les 7 premiers de la pandémie, il n’est pas encore possible de l’affirmer.
Comment repérer ces malades qui s’ignorent ? Sur ce point, les centres de cancérologie sont démunis puisque ces personnes sont habituellement dépistées et adressées par les médecins de ville. Une seule solution : continuer de véhiculer le message que Jean-Yves Blay nous martelait déjà en avril dernier :« N’attendez pas si vous avez un symptôme, consultez ! »
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Emilie Groyer