Calculez votre cycle
Pour optimiser vos chances de tomber enceinte, mieux vaut commencer par connaître votre date d’ovulation.
Comment je fais ? C’est tout simple ! Calculez la durée moyenne de votre cycle : c’est le délai entre le 1er jour de vos règles et le 1er jour des règles suivantes. Ensuite, prenez ce chiffre et divisez-le par 2 : c’est le jour où vous ovulez1. Prenons un exemple. Vos règles ont eu lieu à J1 et les suivantes à J28 : votre cycle dure 28 jours. Votre ovulation aura lieu à J14.
Quand est-il préférable de faire l’amour ? Pour bien comprendre quand les rapports sont les plus féconds, il faut savoir que les spermatozoïdes peuvent survivre entre 2 à 5 jours dans votre utérus. L’ovocyte, lui, ne survit qu’une seule journée. Pour maximiser les chances qu’ils se rencontrent, il faut donc commencer à avoir des rapports au moins 2 jours avant la date de votre ovulation et les continuer au moins 2 jours après. Concernant leur fréquence, c’est selon vos envies ! Sachez toutefois qu’il n’est pas “nécessaire” de multiplier les galipettes : tous les 2 jours, c’est suffisant (soit, si on reprend notre exemple : à J12, J14 et J16).
Prendre sa température, on en pense quoi ? Que ça rend fou pour pas grand chose. Il est vrai qu’après l’ovulation la température de votre corps augmente. Pour identifier quand a lieu ce pic, vous pouvez donc prendre votre température tous les matins, au réveil, dès le 1er jour de vos règles, et dessiner une courbe. Vous verrez ainsi quand votre température est maximale… mais a posteriori !
Une alternative ? Si vos cycles sont irréguliers ou si vous voulez une méthode fiable pour connaître votre jour d’ovulation, sans passer par le calcul mental, optez plutôt pour le test urinaire basé sur le pic de LH (hormone lutéinisante produite par les ovaires 1 ou 2 jours avant l’ovulation) vendu en pharmacie. Petite astuce : achetez en plusieurs et faites-les autour de la date théorique que vous avez calculée.
Vérifiez vos trompes
Les trompes de Fallope relient les ovaires à l’utérus. Ce sont dans ces conduits que l’ovocyte, produit par les ovaires, va être fécondé par un spermatozoïde, avant de rejoindre l’utérus. Mieux vaut donc s’assurer qu’elles ne sont pas obstruées.
Comment je le vérifie ? En passant une hystérographie.
Ça sert à quoi ? À visualiser l’utérus et les trompes.
Qui le prescrit ? Votre médecin traitant ou votre gynécologue.
On fait ça quand ? L’hystérographie doit être réalisée après vos règles et avant l’ovulation quand la muqueuse utérine est fine.
On fait ça où ? Dans un centre d’imagerie médicale.
Comment m’y préparer ? Il faut déjà vous assurer que vous ne souffrez pas d’une infection urinaire pour éviter de contaminer l’utérus pendant la procédure. Il est d’ailleurs possible que l’on vous demande de prendre des antibiotiques le jour de l’examen pour limiter les risques.
Il faut également vérifier que vous n’êtes pas enceinte : l’examen impliquant des rayons X, ceux-ci pourraient provoquer une fausse couche. On vous demandera donc de réaliser une prise de sang pour doser la beta-hCG (marqueur de grossesse) au moins 2 jours avant l’examen. Entre ce prélèvement et l’hystérographie, vos rapports sexuels devront être protégés.
Concrètement, ça se passe comment ? Vous serez installée sur le dos, genoux pliés, un peu comme chez le gynécologue, les étriers en moins. Le radiologue vous injectera un produit de contraste à base d’iode au niveau du col de votre utérus après l’avoir ouvert grâce à un spéculum, comme chez le gynécologue. Le produit de contraste va se répartir dans l’utérus et dans les trompes. Le radiologue prendra ensuite des clichés aux rayons X qui révèleront les zones où le produit de contraste a pu pénétrer en clair et celles obstruées en sombre. Vous devrez ensuite patienter une vingtaine de minutes, le temps que vous évacuiez le produit de contraste (pensez d’ailleurs à prendre un serviette hygiénique pour éviter de tâcher vos vêtements). On effectuera alors un dernier cliché pour vérifier qu’il n’y a plus de trace de produit. L’examen prend environ une demi-heure.
Est-ce douloureux ? Cet examen peut provoquer des douleurs proches de celles des règles et de légers saignements. Petit conseil : essayez de vous détendre car plus vous serez tendue, plus ce sera désagréable. Cela parait plus facile à dire qu’à faire mais en général, les équipes sont rodées et elles sauront vous mettre à l’aise. Pour atténuer les douleurs ou en prévention, pensez à prendre un antispasmodique et ayez sur vous du paracétamol.
Et après ? Si quelque chose obstrue vos trompes, le radiologue pourra introduire un cathéter afin de l’éliminer et ce, le jour même de l’examen.
Impliquez votre conjoint
Vous êtes 2 dans cette aventure alors n’oubliez pas d’impliquer votre conjoint ! D’autant que les altérations du sperme sont de plus en plus fréquentes : il est donc important qu’il fasse contrôler la qualité et la quantité de ses spermatozoïdes.
Comment il le vérifie ? En réalisant un spermogramme.
Ça sert à quoi ? À vérifier la quantité, la morphologie, la mobilité des spermatozoïdes mais aussi le pH du sperme, sa viscosité…
Qui le prescrit ? Son médecin traitant.
On fait ça où ? Dans laboratoire d’analyses médicales.
Comment s’y préparer ? En faisant abstinence ! Pour maximiser le volume et la concentration du sperme, il est recommandé de se “retenir” pendant au moins 2 jours. Il ne faut toutefois pas dépasser une semaine sinon la mobilité des spermatozoïdes risque d’en pâtir.
Votre conjoint devra également uriner juste avant l’examen et se nettoyer le pénis pour éviter de contaminer le recueil avec des bactéries.
Concrètement, ça se passe comment ? Votre conjoint se retrouvera dans une pièce avec un pot et… on ne va pas vous faire un dessin. Il disposera de différents moyens pour se stimuler (lecture, vidéos…). Vous pouvez aussi être présente pour lui donner un coup de main (sans mauvais jeu de mots).
Et après ? Si des anomalies sont repérées, 1 ou 2 autres spermogrammes devront être réalisés à intervalle de 3 mois, soit le temps nécessaire pour que les spermatozoïdes se renouvellent. Les spermatozoïdes sont fragiles : il faut donc s’assurer que leur altération n’est pas simplement passagère et causée par la prise d’un médicament, de la fièvre…
Selon l’origine de l’anomalie, la qualité du sperme pourra être améliorée par un traitement hormonal, chirurgical ou antibiotique ou, plus simplement, par un changement d’hygiène de vie comme l’arrêt du tabac ou de la consommation de café, la pratique d’une activité sportive…
Pour les femmes sous hormonothérapie : vérifiez votre muqueuse utérine
Vous êtes sous hormonothérapie ? Sachez que vous pouvez bénéficier d’une fenêtre thérapeutique pour un projet de grossesse (sous certaines conditions). Comme cela implique une suspension (temporaire) de votre traitement, il est important d’effectuer les examens que nous venons de détailler pour éviter de perdre un temps précieux.
Si vous prenez votre traitement depuis longtemps, le médecin de la reproduction vous prescrira certainement un autre examen : l’hystéroscopie. L’hormonothérapie, notamment le Tamoxifène, a en effet la fâcheuse tendance de provoquer l’épaississement de l’endomètre. Or, cette muqueuse, sorte de tapis moelleux qui recouvre la cavité de l’utérus et dans lequel l’ovule va se lover pour faire son nid, est essentielle pour le développement du futur embryon puisqu’elle va le nourrir. Si elle est trop épaisse, l’implantation de l’ovule risque d’être gênée. Il est donc important de le vérifier.
Comment je fais ? Il faut réaliser une hystéroscopie.
Ça sert à quoi ? À visualiser l’intérieur de l’utérus et de vérifier l’épaisseur de sa muqueuse (ou endomètre).
Qui le prescrit ? Un médecin de la reproduction.
On fait ça quand ? L’hystérographie doit être réalisée après vos règles et avant l’ovulation quand la muqueuse utérine est fine.
On fait ça où ? À l’hôpital, en ambulatoire.
Concrètement ça se passe comment ? Comme chez le gynécologue, on placera un spéculum au niveau de votre vagin pour ensuite faire passer un long tube fin, muni d’une caméra, jusqu’à votre utérus. L’examen se fait le plus souvent sous anesthésie locale. Il ne dure que quelques heures, vous pourrez donc rentrer chez vous le jour même.
Et après ? Si l’endomètre est trop épais, il est possible, au cours de ce même examen, de réaliser un curetage, en d’autres termes de le gratter, pour qu’elle se régénère convenablement.
EN VIDÉO : Vous voulez en savoir plus sur la grossesse pendant et après un cancer ? Regardez notre webinaire « Concevoir un enfant après un cancer« , animé par le Dr Christine Decanter, chef du service d’assistance médicale à la procréation et préservation de la fertilité au CHU de Lille.
Retrouvez également tous nos articles dans notre dossier dédié à ce sujet.
Emilie Groyer
Merci au Dr Christine Decanter, chef du service d’assistance médicale à la procréation et préservation de la fertilité au CHU de Lille, pour son aide dans l’écriture de cet article.
1. Il se peut que vos cycles soient irréguliers. Il est donc conseillé de faire une moyenne de leur durée sur plusieurs mois pour avoir une meilleure idée de leur fluctuation. Restez également à l’écoute de votre corps : certains signes comme des douleurs abdominales peuvent accompagner l’ovulation. Et complétez si besoin en faisant des tests d’ovulation autour de la date théorique.