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CART-cells : des résultats encourageants dans les tumeurs de la plèvre

{{ config.mag.article.published }} 2 avril 2019

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Une étude, présentée il y a quelques jours au congrès de l'American Association for Cancer Research, démontre pour la première fois l'efficacité des CAR-T cells dans des tumeurs solides.

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Depuis leur autorisation en 2017 aux Etats-Unis, les CAR-T cells (lire notre article « Les CAR-T cells, késako ? ») ont montré leur intérêt dans le traitement des cancers du sang chez des patients réfractaires aux autres thérapies ou en rechute. En revanche, elles avaient jusqu’ici étaient peu efficaces dans les tumeurs solides. Les travaux de l’équipe du Dr Adusumilli du Memorial Sloan Kettering Cancer Center (États-Unis), présentés il y a quelques jours à Atlanta au congrès de l’American Association for Cancer Resarcher, pourraient changer la donne.

Une nouvelle cible identifiée : la mésothéline

Les chercheurs se sont penchés sur les tumeurs de la plèvre, qu’elles soient primaires, (comme pour le mésothéliome pleural malin) ou secondaires (comme dans le cas de certains cancers du sein ou des poumons). Pourquoi cibler ces tumeurs en particulier ? D’une part parce qu’elles sont agressives et de mauvais pronostic. D’autre part, parce que, pour que les CAR-T cells s’attaquent aux tumeurs, il faut les entraîner à reconnaître spécifiquement les cellules cancéreuses. Or, les chercheurs ont identifié un marqueur exprimé majoritairement à la surface des tumeurs de la plèvre : la mésothéline. Ils avaient donc une cible contre laquelle « éduquer » les cellules immunitaires des malades.

Une faible toxicité

L’étude a porté sur 21 patients et avait pour but de déterminer l’innocuité du traitement et la dose maximale tolérée (essai clinique de phase I). Parmi ces patients, 19 souffraient d’un mésothéliome. Les 2 autres étaient atteints d’un cancer métastatique : l’un du poumon et l’autre du sein. Près de la moitié d’entre eux avaient déjà reçu 3 lignes de traitements différents avant d’être inclus dans l’essai.

Les CAR-T cells ont été fabriquées à partir de leurs lymphocytes T – bras armé du système immunitaire – en les manipulant génétiquement in vitro pour leur apprendre à reconnaître les cellules cancéreuses porteuses de la mésothéline. Ils ont également été dotés d’un système « suicide » : un garde fou qui, en cas de toxicité sévère, peut être activé par les médecins pour les éliminer de l’organisme du patient.

Les CAR-T cells ainsi obtenues, baptisées IcasM28z par les scientifiques, ont ensuite été injectées directement dans la cavité pleurale des patients, au site même de la maladie.

Des résultats encourageants

Le traitement a été bien toléré et des premiers signes de régression de la tumeur ont été observés. L’un des patients atteints de mésothéliome a pu bénéficier d’une chirurgie à visée curative suivie d’une radiothérapie. « Vingt mois après son diagnostic, le patient va bien, sans prendre d’autres traitement » a signalé le Dr Adusumilli.

Si les CAR-T cells étaient encore présentes dans le sang des patients jusqu’à 38 semaines après leur injection, rien ne démontrait qu’elles exerçaient encore leur fonction. Les tumeurs sont en effet capables d’ « endormir » le système immunitaire. Pour le réveiller, les chercheurs ont donc administré des anticorps anti-PD1 6 à 17 semaines après l’administration des CAR-T cells. Chez 2 patients, ce traitement complémentaire a permis d’obtenir une « réponse métabolique complète » c’est-à-dire qu’il ne restait chez eux aucune trace de cancer au bout de 15 mois pour l’un et 8 mois l’autre. C’était toujours le cas quand les résultats ont été présentés. Cinq patients ont une réponse partielle, quatre ont vu leur maladie se stabiliser.

Bien entendu, ces résultats sont préliminaires. De nouvelles études seront nécessaires pour montrer que les CAR-T cells sont efficaces dans la durée. Il s’agit toutefois d’un réel espoir puisque, rien qu’aux États-Unis, 2 millions de patients, dont les tumeurs expriment la mésothéline, pourraient être concernés par ce traitement.


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Emilie Groyer

Rédactrice en chef du site web de Rose magazine. Titulaire d'un doctorat en biologie, Emilie a travaillé 10 ans dans le domaine des brevets en biotechnologie avant d'opérer une reconversion dans le journalisme. Elle intègre la rédaction de Rose magazine en 2018. Sa spécialité : vulgariser des sujets scientifiques pointus pour les rendre accessibles au plus grand nombre.

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