Il y a quelques jours, la Haute Autorité de Santé (HAS) a octroyé un accès précoce au Rybrevant© (amivantamab). Il pourra dorénavant être prescrit aux patients touchés par un cancer du poumon non à petites cellules1) à un stade avancé, présentant certaines mutations du gène de l’EGFR2 et en échec d’un précédent traitement. Le Rybrevant© appartient à la classe des anticorps bispécifiques, c’est-à-dire capables de se fixer sur 2 cibles en même temps. Il peut en l’occurrence s’accrocher à un marqueur présent à la surface des cellules cancéreuses (MET), tout en bloquant ces mutations de l’EGFR.
Un changement substantiel pour les patients
Cette décision, très attendue par les onco-pneumologues, fait suite à la présentation de l’étude PAPILLON-2 lors du dernier congrès européen de cancérologie de l’ESMO en octobre de l’année dernière (dont nous vous parlions ici). Les résultats démontraient que cette « nouvelle modalité de prise en charge » est « susceptible d’apporter un changement substantiel aux patients en matière d’efficacité démontrée sur la survie globale (…) et la survie sans événement » rappelle la HAS dans son communiqué.
Réponse à un vide thérapeutique
Par ailleurs, il n’existe à l’heure actuel « pas de traitement approprié à ce stade de la stratégie thérapeutique » ajoute la HAS. Pour ces différentes raisons, l’autorité de santé a donc décidé de donner accès à ce médicament avant son autorisation de mise sur le marché, épargnant ainsi aux patients en impasse de traitement d’attendre davantage. Cet accès précoce est donné pour une durée d’un an renouvelable. Si pendant cette période son bénéfice est confirmé « en vie réelle », son accès et sa prise en charge seront pérennisés.
1. Sous-type de cancer du poumon le plus répandu.
2. Par délétion dans l’exon 19 ou substitution L858R dans l’exon 21