Si mon frottis du col de l’utérus est positif pour un papillomavirus, je vais forcément développer un cancer.
FAUX.
Si votre frottis révèle la présence d’un HPV (ou papillomavirus), cela signifie que vous êtes infectée par ce virus. Mais attention : cela ne veut pas dire pour autant que vous avez des lésions pré-cancéreuses ! D’ailleurs, près de 80% des adultes seront infectés dans leur vie par un papillomavirus. Et tous les HPV ne sont pas responsables de cancers : ce sont principalement les HPV16 et HPV18 qui en sont la cause.
Seule l’analyse sous microscope des cellules prélevées par le frottis (qui est faite en complément du test HPV) permettra de révéler la présence ou non de cellules anormales. Si c’est le cas, on vous proposera de réaliser une colposcopie afin de préciser la nature de cette anomalie et adapter votre prise en charge (simple suivi, traitement par cryothérapie, chirurgie…).
Il existe un traitement contre l’infection par le HPV.
FAUX.
Il n’existe pas à ce jour de traitement validé contre une infection par le HPV, comme il peut en exister contre d’autres virus. Dans la majorité des cas, notre système immunitaire nous en débarrasse naturellement. Il est en revanche possible de s’en prémunir en se vaccinant avant l’âge des premiers rapports sexuels.
La vaccination contre les HPV ne s’adresse qu’aux filles.
FAUX.
Les garçons aussi peuvent être infectés par un papillomavirus et le transmettre, voire même développer un cancer à la suite de cette infection. La vaccination s’adresse donc également à eux. Rappelons que les autorités de santé recommandent de vacciner les filles et les garçons entre 11 à 14 ans, avec un rattrapage possible pour les jeunes femmes et les jeunes hommes entre 15 et 19 ans.
Si je suis porteuse d’un HPV, je ne peux pas me faire vacciner.
VRAI.
Actuellement, la vaccination concerne uniquement les enfants ou adolescents, avant le début de leur vie sexuelle, donc avant qu’ils aient un risque d’être exposés au papillomavirus. Mais des recherches sont en cours pour évaluer l’efficacité de vaccins préventifs chez des hommes et des femmes présentant des lésions provoquées par le HPV.
Si je suis infectée par un HPV, j’en serai porteuse à vie.
FAUX.
Contrairement à des virus comme l’herpès, la grande majorité des personnes infectées par un HPV vont guérir spontanément, le plus souvent dans les 3 mois qui suivent l’infection.
Les papillomavirus ne sont responsables que des cancers du col de l’utérus.
FAUX.
Si les HPV sont responsables de presque tous les cancers du col de l’utérus, ces virus peuvent aussi provoquer d’autres cancers comme les cancers de l’anus (91% des cas), de la vulve et du vagin (23%), du pénis (27%), et de la bouche et du fond de la gorge (4 à 34% selon la localisation).
La recherche d’une infection par papillomavirus au niveau du col de l’utérus n’est utile que chez les plus de 30 ans.
VRAI.
Les infections par les HPV sont très fréquentes chez les jeunes femmes mais, dans la grande majorité des cas, elles sont transitoires. Les rechercher de façon systématique serait donc contre-productif et anxiogène. Selon la Haute Autorité de Santé, cela pourrait même exposer ces femmes à « des traitements inutiles pouvant entrainer un risque d’accouchement prématuré lors des grossesses à venir. » C’est pour ces raisons que l’on privilégie la recherche de cellules anormales, après prélèvement par frottis, chez les femmes de 25 à 30 ans.
Si on me diagnostique un cancer du col de l’utérus, cela veut dire que mon partenaire m’est infidèle.
FAUX.
Il s’écoule en moyenne 10 ans entre l’infection par un HPV et la détection de lésions au niveau du col de l’utérus, et encore 10 ans de plus pour le diagnostic d’un cancer. Soit 20 ans en tout ! Votre partenaire actuel n’est donc pas forcément à blâmer.
INFO+ : Vous avez encore des questions sur les cancers liés aux HPV ? Regardez le webinaire que nous avons organisé avec le Pr Badoual, chef du service d’anatomie et de cytologie pathologiques de l’hôpital Georges-Pompidou.
Emilie Groyer
Merci au Pr Cécile Badoual, chef du service d’anatomie et de cytologie pathologiques de l’hôpital Georges-Pompidou, pour son aide dans l’écriture de cet article.