Noël 2021, Sam, mon compagnon m’a offert un bon cadeau pour un tattoo. J’en avais toujours rêvé et j’avais depuis longtemps en tête l’idée du motif : je voulais une branche de fleurs de cerisier, mes fleurs préférées. Mais elles signifient bien plus encore pour moi. Ce tatouage, c’est un hommage aux mots qu’un homme m’a écrit sur Facebook pendant ma chimio. Et qui sont tombés à pic. Je vous raconte ?
Allez, retour en 2018… J’ai 32 ans, on est en janvier, et on vient de me diagnostiquer un cancer du sein. Mes traitements de chimio commencent en février. Mon conjoint n’hésite pas à fermer sa boutique pour m’accompagner lors de mes premières cures. Cela alerte Momo qui tient un restaurant juste à côté. Un commerçant très sympathique chez qui nous avons l’habitude d’aller déjeuner une fois par semaine. Nous nous tutoyons et sommes amis sur Facebook, mais sans être vraiment proches pour autant. Momo finit par demander à mon compagnon ce qui se passe. Informé de ce qui m’arrive, il m’envoie un message par Messenger Facebook.
Une micro phrase qui résume ce que j’avais besoin d’entendre
Je vous le restitue tel quel : « Slt ma belle, parfois une fleur a besoin de perdre ses pétales pour devenir plus belle encore. Tu vas te battre sinon je te botte le cul, et tu sais que je le ferai (smileys). Plein de force et de courage ». Ce geste auquel je ne m’attends pas fait couler les larmes que je n’ai pas versées depuis l’annonce de mon cancer. Je me suis pourtant pris un mur en pleine face mais, depuis le début, je sais que ce n’était pas ça qui va m’emporter. Hors de question que je perde mon optimisme et ma positivité !
Avant son message, j’en ai déjà reçu d’autres, de proches, d’amis, certains maladroits sans le vouloir, comme « Tu verras, le cancer du sein, aujourd’hui ça se soigne bien ». Comme si j’avais un petit rhume, une « grippette » et que ce n’était pas grave ! Mohammed, lui, en une micro-phrase, a résumé tout ce que j’avais besoin d’entendre : que j’allais revenir plus forte au printemps prochain. Le printemps, ma saison préférée : celle du renouveau, des belles fleurs qui repoussent. Je me suis vue comme cette fleur perdant ses pétales – mon énergie et mes cheveux – avec l’ hiver de la maladie, mais qui allait refleurir au premier soleil.
Son message, je l’ai lu et relu un milliard de fois ! Et donc quatre ans plus tard, en mai 2022, alors que je faisais une pause dans mon traitement d’hormonothérapie pour essayer de concevoir un enfant, je me suis offert ce tatouage. Symbole de ma vie, de mon printemps, de mes fleurs à moi qui ne perdront jamais leurs pétales.
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