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Reconstruction mammaire : des mamelons adhésifs scotchant de réalisme

{{ config.mag.article.published }} 7 septembre 2020

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La reconstruction du mamelon est souvent le symbole de la fin des traitements pour les femmes touchées par un cancer du sein. Malheureusement, elle n'est pas toujours possible. La société Pink Perfect propose une alternative avec des prothèses adhésives moulées sur des vrais seins.

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La cerise sur le gâteau. C’est ainsi que les femmes qualifient la reconstruction de l’aréole mammaire. En tout cas, celles qui ont choisi de ne pas rester “à plat”. Mais certaines n’atteignent pas ce Graal. La greffe ou le tatouage en trompe l’oeil n’est pas envisageable pour elles. Pour des raisons économiques. Ou tout simplement parce que leur peau ne le supporte pas. C’était le cas de Michelle Kolath-Arbel. Touchée il y a 10 ans par un cancer du sein à l’âge de 32 ans, cette jeune israélienne ressent un profond goût d’inachevé en se regardant dans le miroir.

Plutôt que d’accepter cette fatalité, Michelle se retrousse les manches et active ses neurones. C’est ainsi que lui vient l’idée de mamelons adhésifs. Elle devient donc prothésiste et réalise elle-même son premier prototype en 2012, moulé sur son propre sein ! Elle crée dans la foulée Pink Perfect.

Des modèles “prêts-à-porter” moulés sur des vrais mamelons

La société propose aujourd’hui 3 types de prothèses d’un réalisme saisissant. Comme le premier prototype, celles-ci ont été moulés sur des femmes, pour la plupart touchées par un cancer, et sont réalisées “à la main” insiste Merav HALIMI, cofondatrice de Venus Medical et responsable des ventes en Europe et en Suisse. Les 3 prothèses se distinguent par leur diamètre mais surtout par la proéminence du téton comme nous l’explique la représentante : “Il y a le modèle “modeste”, qui est souvent plébiscité par les femmes âgées. Le modèle “naturel”. Et enfin, le modèle “audacieux” qui s’adresse davantage aux femmes qui ont envie que leurs tétons se devinent à travers leurs vêtements.” Avec 9 teintes disponibles, établies là aussi à partir de peaux de femmes volontaires, les prothèses s’adaptent à toutes les carnations.

Des modèles “sur-mesure”

A l’instar de la Haute couture, Pink Perfect propose, en plus de ces modèles “prêt-à-porter”, des prothèses sur-mesure. “Les femmes reçoivent un kit avec une pâte qu’elles doivent appliquer sur le téton de leur sein non touché par la maladie. Après quelques minutes, elles le retirent et obtiennent un moule qui servira à la conception de la prothèse. Pour déterminer sa couleur, elles ont à leur disposition un nuancier. Elles doivent aussi nous envoyer un photo de leur sein prise à la lumière du jour et avec une feuille blanche à côté, ce qui nous permettra d’avoir un référentiel pour être au plus près de la couleur de leur peau” précise Marev Halimi.

Cette femme porte sur son sein gauche une prothèse Pink Perfect.

Des adhésifs adaptés au différents rythmes de vie des femmes

Et pour que les femmes puissent porter leurs vrais/faux mamelons sans avoir à s’en préoccuper, Pink Perfect a encore une fois tout prévu : les prothèses sont maintenues sur la peau à l’aide de colles spéciales, adaptées au rythme de vie de sa porteuse. “Nous disposons de 2 types de colle. La première convient aux femmes avec une activité “normale”. La seconde, aux femmes avec une activité physique plus soutenue, qui font du sport par exemple.” Selon la colle choisie, les prothèses restent en place pendant 2 à 15 jours. Elles résistent à l’eau, que ce soit celle de la douche, de la mer ou de la piscine. Et pour éviter tout risque de réaction, les colles, tout comme le silicone utilisé pour les prothèses, sont de qualité médicale et ont été testées et validées pour convenir à des peaux fragilisées par les traitements.

Un “petit bout de silicone” qui redonne confiance en soi

Une telle perfection a bien évidemment un prix. Comptez 246€ pour les kits prêt-porter (comprenant 2 mamelons), 436€ pour les kits sur-mesure (comprenant 6 mamelons) et de 14 à 40€ pour la colle (non fournie avec les kits) selon sa résistance. Nous sommes bien loin de la cinquantaine d’euros que Christine a dépensé pour des prothèses concurrentes.

La cinquantenaire, touchée par un cancer du sein, a opté pour celles-ci en attendant la greffe de son aréole mammaire. “C’est une infirmière qui m’en a parlé. Quand j’ai retiré les bandages après l’opération, ça a été très traumatisant de voir mon sein sans tétons. J’ai trouvé que c’était une bonne alternative.” Et ce choix lui a changé la vie. “C’est amusant parce que finalement il n’y a que moi qui le savais parce qu’à travers mes vêtements on ne pouvait pas deviner qu’il me manquait un téton. Et pourtant, quand j’ai commencé à porter le mamelon adhésif, mes amies l’ont tout de suite remarqué. Je me souviens que l’une d’elle m’a dit : “Tu n’es plus la même, tu te tiens droite, la poitrine en avant.” Ce petit morceau de silicone m’a redonné confiance en moi et la force de reprendre le boulot après une longue absence…

Une perfection qui a un prix

Pourtant, elle avoue que même si ces prothèses adhésives étaient “comme une armure” qui l’a “rendue plus forte”, elle n’aurait sans doute pas été prête à débourser la somme demandée par Pink Perfect. Comment la société justifie que ses prothèses soient jusqu’à 5 fois plus chères que la concurrence ? Par la qualité des matériaux utilisés qui leur assure une durée de vie d’au moins 3 ans. Et, surtout, parce qu’il n’est pas nécessaire, contrairement à la plupart des prothèses concurrentes, de les retirer tous les soirs comme c’était le cas pour Christine. “C’est vrai que c’est une réelle contrainte d’avoir à les retirer et à les nettoyer tous les soirs. D’ailleurs, je ne les portais pas tous les jours. Juste les jours où j’avais besoin d’avoir confiance en moi. Et pour moi les prothèses étaient une solution transitoire parce que je savais que j’allais être reconstruite.

Pour les femmes qui ne souhaitent pas repasser par la case chirurgie, et qui ne sont pas adeptes du tatouage, la prothèse est donc une bonne solution. A chacune ensuite de déterminer le prix de son bien être.

INFO +

Vous pouvez retrouver les prothèses Pink Perfect en boutique spécialisée ou sur les sites internet de Pink Perfect et Venus Medical. Vous pouvez également demander la liste des revendeurs en envoyant un message via le formulaire contact de ces sites.

Emilie Groyer


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Emilie Groyer

Rédactrice en chef du site web de Rose magazine. Titulaire d'un doctorat en biologie, Emilie a travaillé 10 ans dans le domaine des brevets en biotechnologie avant d'opérer une reconversion dans le journalisme. Elle intègre la rédaction de Rose magazine en 2018. Sa spécialité : vulgariser des sujets scientifiques pointus pour les rendre accessibles au plus grand nombre.

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