Le hatha yoga pour se (re)tonifier
Chien tête en bas, guerrier, cobra, salutations au soleil (les fameuses)… le hatha permet de s’initier à toutes les postures (asanas) de base du yoga. Idéal donc pour débuter ! Il s’agit d’une pratique douce dans laquelle on prend son temps, ce qui favorise la reconnexion à son corps et à ses ressentis. Néamoins, ces positions peuvent être assez engageantes physiquement, le principe étant de les maintenir sur une durée moyenne de cinq à dix respirations.
Une bonne façon de solliciter les muscles profonds. Par une pratique régulière, on les renforce, et on (re)tonifie progressivement son corps. Difficulté à réaliser ou à tenir une posture ? Les professeurs sont là pour en proposer des variantes adaptées au niveau et aux capacités physiques de chacun. Autre avantage : comme pour tout type de yoga, le contrôle du souffle est central. On favorise ainsi la concentration.
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Le yoga Iyengar pour gagner en mobilité
Cette discipline tire son nom de son créateur, le yogi indien B.K.S. Iyengar (décédé en 2014, à 98 ans), qui dans les années 1960 décide d’élaborer sa propre méthode en mettant l’accent sur l’alignement. Il s’agit de porter son attention à la fois sur la façon dont on positionne les parties de son corps les unes par rapport aux autres et sur la manière dont le corps se place dans l’espace. « C’est par l’alignement du corps que j’ai découvert l’alignement de l’esprit, du soi et de l’intelligence », résumait B.K.S. Iyengar. Trouver ce Graal passe par un travail de précision des postures (asanas). Le yoga Iyengar en propose plus de 200 !
Pour le pratiquer, on dispose de nombreux accessoires : sangles, briques, bolsters (petits traversins), chaises. Le corps est ainsi mobilisé, sans que l’on ait surétiré ses muscles ni forcé les articulations. Adaptée à tous les âges, cette technique ne présente pas de contre-indication et elle permet de gagner en souplesse, de développer ou conserver sa force musculaire, d’améliorer ses capacités respiratoires et de favoriser la détoxification de son corps.
Le yin yoga pour lâcher prise
Dans la pensée taoïste chinoise, le yang c’est l’action, le mouvement, l’extroversion. A contrario, le yin c’est l’inaction, la passivité, l’introspection. Popularisé dans les années 1990 par deux Américains, Paul Grilley, kinésiologue et yogi, et Paulie Zink, expert en arts martiaux et en philosophie taoïste, le yin yoga invite au calme et à l’apaisement des tensions. Une heure de pratique offre une pause bienfaisante et réparatrice. Au cours d’une séance, seules six à huit postures – assises ou allongées – seront réalisées (on en compte plutôt une trentaine dans un cours de hatha). Le but est de les tenir sur un temps long : deux, trois, quatre minutes, voire cinq à sept.
Une immobilité qui s’avère souvent désagréable. C’est pourquoi elle s’accompagne d’accessoires (bolsters, sangles), qui permettent de trouver du confort dans l’inconfort. La respiration se fait lente et profonde pour favoriser le relâchement des tensions. Le yogi est mis face à ses propres limites, il doit accepter ses ressentis, ses émotions, et apprendre le lâcher-prise. Le but est d’atteindre une détente maximale, un état quasi méditatif. Ici, on se concentre sur les ligaments, les articulations, les tissus conjonctifs. Par cette méthode passive mais forte en sensations, on améliore en particulier la souplesse des hanches et on apaise les tensions dans le bas du dos. Accessible à tous, quels que soient l’âge et les capacités physiques.
Le yoga nidra pour mieux dormir
Nidra est un mot sanskrit qui signifie « sommeil ». Est-ce pour autant que l’on dort pendant les séances ? Ça peut arriver ! Cette forme de yoga, mise au point dans les années 1950 par Swami Satyananda Saraswati (fondateur de la Bihar School, une des plus célèbres écoles de yoga en Inde), n’exige que très peu de mouvements. Les exercices de respiration (pranayamas) y sont très légers, et sa pratique ne nécessite pas de condition physique particulière.
On passe la séance allongé sur le dos, les jambes et les bras légèrement écartés du corps, en position de shavasana (dite du cadavre). Guidés par la voix du professeur, les élèves sont invités à se détourner des stimulations extérieures grâce à la méditation, à la visualisation ou encore aux mantras. Bien menée, une séance de yoga nidra mène à un état de conscience modifié, semblable à celui de l’hypnose. L’expérience peut déboussoler, mais on en ressort avec un esprit véritablement rasséréné. Hautement recommandée pour les personnes particulièrement anxieuses, stressées ou sujettes aux insomnies ou aux réveils nocturnes !
À LIRE :
Lumière sur le yoga. Santé du corps, paix de l’esprit, B.K.S. Iyengar, Harper Collins, 9,50 euros.
Tout le monde peut faire du yoga, Marie et Philippe Amar, La Plage, 19,95 euros.
Le Yin Yoga. Lâcher-prise, méditation, simplicité, Cécile Roubaud, First éditions, 13,99 euros.
Sabine Bouchoul et Sandrine Mouchet
Retrouvez cet article dans Rose magazine n°26