Amandine, « Je m’autorise à être comme je suis. »
Certaines marchent la tête nue, d’autres préfèrent porter une perruque ou un bonnet. C’est ce que j’apprécie dans l’association RoseUp : on est jamais jugées ou soumises à des injonctions d’être « comme ci ou comme ça ». Sans doute parce que c’est une association créée et portée par des patientes, pas par des gens qui ne connaissent le cancer que par ouï-dire ! Ça rend bienveillant.
Je n’ai jamais été complexée par mon apparence, même pendant mon cancer. Pourtant, les traitements ne m’ont pas épargnée. Je ne répondais pas à une première chimio, alors on a changé de protocole et augmenté les doses. Je me suis retrouvée anémiée, avec la peau très blanche, et j’ai perdu mes cheveux. Aujourd’hui, ils commencent à repousser. Ça fait une sorte de duvet gris-blanc. Mais je trouve ça plutôt cool, ça donne un certain style ! Je m’autorise à être comme je suis et à ne pas faire d’effort pour m’habiller ou me maquiller. Le message que j’ai envie de faire passer c’est : si tu as envie d’aller à ta séance de chimio sans perruque, sans foulard et sans fard, viens, on s’en fout ! J’ai aussi posé sur l’image Benetton : quand je nous regarde toutes les quatre sur la photo, j’ai l’air d’être la plus malade, parce que je n’ai plus de cheveux. Élisabeth, elle, a de longs cheveux et un joli teint. Pourtant, son cancer est beaucoup plus grave que le mien. Comme quoi, il ne faut pas s’arrêter aux apparences.
Propos recueillis par Emilie Groyer
Photographe : François Rousseau
Stylisme : Nathalie Croquet